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Culture

Exposition. Le Musée d’art et d’histoire de Fribourg expose les tableaux de Beat Fasel

L’accrochage Sur les traces met à l’honneur les œuvres abstraites du Singinois, qui pratique son art depuis un demi-siècle.

Beat Fasel expliquant des œuvres plus anciennes qui entrent en écho avec ses créations récentes. © Jean-Baptiste Morel

19 février 2024 à 13:25

Il faudra être à l’affût pour dénicher quelle marque a inspiré quelle structure à quel tableau. Il faudra se lancer dans un jeu de pistes pour y chercher les empreintes du temps, ou ce qui a été emprunté au passé. Sur les traces est une exposition mettant à l’honneur Beat Fasel dont les œuvres abstraites se nourrissent de la patine des objets. Avec le Singinois, qui vient de fêter ses 70 ans, les cicatrices du goudron deviennent art, comme les imperfections imprimées par l’âge. On en viendrait à trouver le neuf, le nouveau et le lisse comme manquant sérieusement de relief.

Le cœur de cette nouvelle exposition temporaire du Musée d’art et d’histoire de Fribourg bat au rythme des œuvres récentes du Singinois, qui a pourtant une pratique d’un demi-siècle. Elle décline la question des traces sous trois aspects. Le couloir menant à l’espace Muséoscope accueillant ses tableaux, dédié aux artistes fribourgeois contemporains, affiche ainsi les photographies récoltées par Beat Fasel dans la région et lors de voyages. «Elles montrent le monde visuel qui m’intéresse, les traces laissées par le temps et le vécu sur les objets», a expliqué le Singinois lors de la visite de presse.

«Le geste donne le départ de ma démarche créative»
Beat Fasel

Il saisit les coups de peinture dessinés par les bûcherons sur les arbres, les vitres de bâtiments abandonnés et calfeutrés, un escargot qui a maculé sa serre à tomates, mais surtout le rapiéçage de l’asphalte qui trace ses volutes insensées sur le sol. «Ce sont des souvenirs qui apportent quelque chose à ma peinture, mais dont je ne comprends l’influence que plus tard», a-t-il souligné.

Travailler le passé

De trace, il en est également question pour résumer la minirétrospective couvrant son travail des années 1980 jusqu’à 2015 et accrochée en face de ses créations signées entre 2021 et 2023. On y verra une œuvre réalisée lors d’un séjour d’une année aux USA, lors duquel il avait récupéré un bout de carton au bord du Pacifique, un matériau dont les pêcheurs n’avaient plus besoin, et qu’il avait transformé en œuvre. C’est ce qui lui plaisait: travailler une matière qui avait déjà un passé, que l’homme et la nature avaient modifiée. C’est également une démarche qu’il a suivie à Rome, où il prenait des cours d’italien, et où il a utilisé des affiches pour des collages.

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