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Culture

Le Kunstmuseum de Bâle lâche les fauves

Le musée d’art bâlois met le fauvisme à l’honneur. Et montre comment, en cinq petites années, une poignée de potes a bousculé les codes de l’art.

Le port de Collioure (1905), d’André Derain. © ProLitteris Zurich, 2023/bpk-Staatsgalerie Stuttgart

3 novembre 2023 à 15:55

Beaux-arts » C’est l’une des expositions majeures de cet automne 2023, à ne pas rater en Suisse. Et dont l’entrée devrait être remboursée par les assurances-maladie à cette époque de l’année où les jours raccourcissent salement et où le gris domine. Le Kunstmuseum de Bâle propose ainsi une thérapie par la couleur, de préférence pure, intense, frénétique, voire électrique. Avec Matisse, Derain et leurs amis, l’avant-garde parisienne des années 1904-1908, nos yeux ne se refusent rien et nos cerveaux révisent leurs classiques. Premier mouvement d’avant-garde du XXe, le fauvisme est l’indispensable charnière qui mène du postimpressionnisme au cubisme. Et ses moteurs impétueux et d’une productivité absolument épatante, Henri Matisse (1869-1954) et André Derain (1880-1954) en tête, inspireront des artistes ayant soif de renouveau bien au-delà des frontières françaises. En Allemagne notamment – on pense aux peintres de Die Brücke –, mais aussi en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis.

Tout commence donc dans la classe de Gustave Moreau

Avec près de 160 œuvres – peintures, sculptures, dessins et même de très belles céramiques –, les commissaires Arthur Fink, Claudine Grammont et Josef Helfenstein n’ont lésiné ni sur la quantité, ni sur la qualité. Les visiteurs ont, face à eux et dans des conditions optimales, des pièces majeures telles La Danse (1906), de Derain, le célèbre Luxe, calme et volupté (1904) de Matisse et les ébahissantes toiles que les deux compères ont réalisées à Collioure durant l’été 1905 – dont La Plage rouge de Matisse – et qui feront scandale au Salon d’automne cette même année. C’est à cette occasion que sera lâché le fameux qualificatif de «fauves», lancé par le critique Louis Vauxcelles, et qui n’avait alors rien d’un compliment, loin s’en faut.

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