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Le mot de la fin

Poirot, Sherlock et le fameux poteau


12 mai 2021 à 04:01

Temps de lecture : 1 min

Le mot de la fin

L’autre matin, ma fille a appris que nous allons fêter l’Ascension et non pas la Sancion (ou la Cension, je ne sais comment elle l’orthographiait dans sa tête), et j’ai songé à toutes ces expressions qui viennent se greffer biaisées dans nos vies et dont nous ne comprenons le sens que bien plus tard. Cette manière un brin biscornue de voir le monde qui nous poursuit parfois sans que nous le sachions, jusqu’à ce qu’une conversation impromptue nous révèle nos naïvetés et nous ramène sèchement à terre.

Moi, ce fut la chanson des petites marionnettes. J’étais adulte déjà lorsque en voyant une maman faire les mouvements de la main devant une poussette, et chantonnant cette incontournable ritournelle à son bambin «Ainsi font, font, font les petites marionnettes», je me dis: «Bon sang, mais c’est bien sûr!» Gamin, j’avais compris et enregistré: «Un siphon, phon, phon, les petites marionnettes» et n’avais jamais songé m’être encoublé au fil des mots…

Ce qui m’étonne rétrospectivement, c’est d’avoir su si tôt ce qu’était un siphon. Je comprends mieux, par contre, pourquoi je trouvais cette chanson idiote. Ces marionnettes qui défilaient sous le lavabo me passionnaient en effet assez peu.

Chanson toujours, mes neuf, dix ans baignèrent du côté de Jean-Jacques Goldman que j’entonnais par cœur, sans toujours en maîtriser le sens. «Et s’il le faut j’emploierai des moyens légaux», affirmait le chanteur à la fin d’un refrain. Je beuglais avec lui, à côté de la note et avec enthousiasme, mais comprenais mal pourquoi Jean-Jacques n’utilisait pas de gros Legos ou de petits Legos… pour ce que ça pouvait changer. Ce vers qui ne ressemblait à rien me faisait toutefois douter des qualités de poète de mon idole.

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