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Proche-Orient. Tsahal intensifie ses frappes meurtrières sur Gaza

L'armée israélienne a intensifié vendredi ses frappes sur la bande de Gaza dans lesquelles au moins 30 Palestiniens ont été tués selon des médecins. Tsahal a aussi échangé de nouveaux tirs transfrontaliers avec le Hezbollah libanais.

Mardi l'armée israélienne a annoncé que "des plans opérationnels pour une offensive au Liban" avaient été "validés" (archives).KEYSTONE/EPA/ATEF SAFADI

ATS
AFP

ATS et AFP

21 juin 2024 à 11:51, mis à jour à 18:32

Temps de lecture : 4 min

Le Liban ne peut pas devenir "un autre Gaza", a lancé le patron de l'ONU Antonio Guterres, en soulignant les craintes d'un embrasement régional avec la multiplication des tirs à la frontière israélo-libanaise et les menaces brandies par Israël et le Hezbollah, un mouvement armé et financé par l'Iran.

La guerre à Gaza, déclenchée par une attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre contre le sol israélien, a en outre provoqué de nouvelles crispations entre Israël et les Etats-Unis, des alliés historiques, le premier ministre Benjamin Netanyahu critiquant le rythme des livraisons d'aide militaire américaine.

Vendredi, les bombardements aériens et à l'artillerie israéliens se sont intensifiés selon des témoins dans plusieurs secteurs du territoire palestinien assiégé par Israël depuis le 9 octobre.

"C'était une journée difficile et très violente dans la ville de Gaza (nord). Jusqu'à présent, environ 30 martyrs ont été transportés à l'hôpital Al-Ahli", a déclaré le dr Fadel Naïm, directeur de l'établissement.

Les frappes ont aussi visé la ville de Rafah dans le sud où l'armée a fait état de combats avec le Hamas.

Selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), au 17 mai, il ne restait plus que 750 personnes à Rafah, alors que la ville abritait 1,4 million de Palestiniens dont la grande majorité ont fui après l'offensive terrestre israélienne lancée le 7 mai.

Dans ce petit territoire où s'entassent quelque 2,4 millions de Palestiniens, "plus d'un million de personnes se déplacent constamment" dans l'espoir de trouver un lieu sûr alors qu'"aucun lieu n'y est sûr", a déclaré le Dr Thanos Gargavanis, responsable des urgences à l'OMS.

"Aucun impact"

L'armée israélienne a pour sa part annoncé la mort de deux soldats, ce qui porte à plus de 310 le nombre de militaires tués depuis le début des opérations terrestres à Gaza le 27 octobre.

Malgré le désastre humanitaire dans le territoire palestinien menacé de famine selon l'ONU, l'aide internationale ne peut être acheminée et distribuée par les humanitaires en raison du manque de sécurité, selon l'OMS.

Une pause quotidienne annoncée par Israël sur une route du sud, et présentée comme un moyen de faciliter l'entrée de l'aide par le passage israélien de Kerem Shalom vers Gaza n'a eu "aucun impact", a dit l'OMS. L'entrée de l'aide "a été minime" et la récupérer à Kerem Shalom est dangereux.

Tensions entre Israël et Washington

M. Netanyahu a affirmé qu'Israël menait "une guerre pour son existence" à Gaza et avait besoin des armes américaines, dans un contexte de tensions avec les Etats-Unis.

Mardi il a accusé les Etats-Unis, premier soutien militaire d'Israël, de "retenir" des livraisons d'armement.

Des commentaires jugés "décevants" et "offensants" par John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale, pour qui "aucun autre pays ne fait plus pour aider Israël à se défendre contre la menace du Hamas".

Le secrétaire d'Etat Antony Blinken, qui a rencontré à Washington des responsables israéliens jeudi, a tenu à "réitérer l'engagement sans faille des Etats-Unis pour la sécurité d'Israël".

"Inimaginable"

M. Blinken a aussi souligné "l'importance d'éviter une nouvelle escalade au Liban", pays situé à la frontière nord d'Israël et où le Hezbollah, un mouvement très influent au Liban, a ouvert le front en soutien au Hamas, son allié, le 8 octobre.

Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, a averti mercredi qu'"aucun lieu" en Israël ne serait épargné par les missiles de son mouvement après que l'armée israélienne a annoncé que "des plans opérationnels pour une offensive au Liban" avaient été "validés".

Vendredi, le Hezbollah a dit avoir lancé des drones explosifs sur une position militaire à la frontière nord d'Israël et mené des attaques aux roquettes et drone contre d'autres cibles militaires frontalières.

Au Liban, des médias ont fait état de frappes et de bombardements israéliens contre plusieurs localités du sud du Liban.

"Le risque d'extension du conflit au Moyen-Orient est réel et doit être évité. Un geste irréfléchi, une erreur de calcul, pourraient provoquer une catastrophe largement au-delà de la frontière, et franchement inimaginable", averti M. Guterres.

Dizaines de milliers de morts

Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés de Gaza ont mené une attaque dans le sud d'Israël qui a entraîné la mort de 1194 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles. Sur 251 personnes enlevées ce jour-là, 116 sont toujours retenues à Gaza dont 41 sont mortes.

En riposte, Israël a promis de détruire le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et qu'il considère comme terroriste, de même que les Etats-Unis et l'Union européenne.

Son armée a lancé une offensive d'envergure à Gaza qui a fait jusqu'à présent 37'431 morts, majoritairement des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement local, dirigé par le Hamas.