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Proche-Orient. Trêve à Gaza: Netanyahu appelle à faire pression sur le Hamas

Benjamin Netanyahu a appelé dimanche la communauté internationale à faire pression sur le Hamas plutôt que sur Israël pour arriver à un cessez-le-feu à Gaza. Il doit rencontrer lundi le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, arrivé dimanche soir à Tel-Aviv.

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken fait son 9e déplacement au Moyen-Orient depuis le 7 octobre afin de pousser pour une énième proposition de trêve (archives).KEYSTONE/AP Pool AFP/JACK GUEZ

ATS
AFP

ATS et AFP

18 août 2024 à 11:16, mis à jour le 19 août 2024 à 02:12

Temps de lecture : 3 min

M. Blinken entend pousser à un accord pour mettre fin à plus de dix mois d'un conflit dévastateur, et éviter son extension après les menaces d'attaque de l'Iran et de ses alliés contre Israël. Il s'agit de sa neuvième visite en Israël depuis le début de la guerre à Gaza.

Il rencontrera lundi matin le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et s'entretiendra également avec le ministre de la Défense, Yoav Gallant, et le président israélien Isaac Herzog. Selon un responsable américain, M. Blinken se rendra au Caire mardi.

Alors que de profondes divergences demeurent entre Israël et le Hamas en vue d'un cessez-le-feu, M. Netanyahu a appelé dimanche à "diriger la pression sur le Hamas", et "non vers le gouvernement israélien", dénonçant un "refus obstiné" du mouvement islamiste palestinien de conclure un accord pour une trêve à Gaza.

"Possible de surmonter les blocages"

"Il y a des choses sur lesquelles nous pouvons être flexibles et d'autres sur lesquelles nous ne pouvons pas l'être", a ajouté le dirigeant israélien, sur lequel la pression s'accentue à l'international et dans son pays pour mettre fin à la guerre à Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre.

"C'est pourquoi, en plus des efforts considérables pour ramener nos otages, nous restons fermes sur les principes (...) essentiels à la sécurité d'Israël", a-t-il encore dit.

"Le sentiment (...) est que les différents points de blocage qui existaient auparavant peuvent être surmontés" a mis en avant un responsable américain accompagnant M. Blinken.

Le président américain Joe Biden a jugé dimanche soir qu'une trêve à Gaza était "toujours possible". Il a assuré que les Etats-Unis "n'abandonnaient pas" leurs efforts, lors d'un bref échange avec la presse.

Les Etats-Unis, qui viennent d'approuver une vente d'armes à leur allié israélien d'un montant de 20 milliards de dollars, ont soumis vendredi une nouvelle proposition de compromis après deux jours de discussions à Doha des médiateurs américain, qatari et égyptien, avec Israël. Les négociateurs israéliens se sont dits "modérément optimistes" au terme des pourparlers qui doivent reprendre la semaine prochaine au Caire.

Mais le Hamas, qui n'a pas participé aux négociations, a accusé Israël d'avoir ajouté de "nouvelles conditions", dont le maintien de ses troupes à la frontière de Gaza avec l'Egypte et "un droit de veto" sur les prisonniers palestiniens susceptibles d'être échangés contre des otages retenus à Gaza.

"Conditions de l'occupant"

"La nouvelle proposition américaine accède aux conditions de l'occupant (israélien) et ne va pas vers un accord", a déclaré à l'AFP un responsable du Hamas sous couvert d'anonymat. Le mouvement palestinien refuse de négocier davantage et veut une application du plan annoncé fin mai par le président américain Joe Biden.

Ce plan prévoit dans une première phase une trêve de six semaines accompagnée d'un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza et de la libération d'otages enlevés le 7 octobre. La deuxième phase comprend notamment un retrait israélien total de Gaza.

Dire qu'un accord est "proche", comme l'a affirmé vendredi Joe Biden, est une "illusion", a dit un cadre du Hamas, Sami Abou Zohri.

M. Netanyahu a maintes fois dit vouloir poursuivre la guerre jusqu'à la destruction du Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et considéré comme une organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne.

Désastre humanitaire

Pour Washington, un cessez-le-feu à Gaza aiderait à éviter une attaque de l'Iran et de ses alliés contre Israël, après leurs menaces de riposter à l'assassinat, imputé à Israël, du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh à Téhéran le 31 juillet, et à celui du chef militaire du Hezbollah libanais, Fouad Chokr, tué la veille dans une frappe israélienne près de Beyrouth.

Parallèlement aux efforts diplomatiques, l'armée israélienne maintient la pression militaire sur le Hamas à Gaza et y poursuit ses bombardements et son offensive terrestre.

Dimanche, la Défense civile à Gaza a fait état de 11 morts dans des frappes à Jabalia (nord) et Deir al-Balah (centre). Selon l'AFPTV, des Palestiniens ont commencé à fuir un camp de fortune dans la région de Khan Younès, à pied, en voiture, dans des pick-up ou des charrettes, tandis que des chars israéliens ont pris position sur une colline proche.

L'offensive israélienne a provoqué un désastre humanitaire dans la bande de Gaza. Le territoire palestinien est dévasté et menacé de famine selon l'ONU. Il se trouve "noyé" sous une montagne de déchets et décombres, d'après l'ONG néerlandaise de promotion de la paix PAX.

En Cisjordanie, un Israélien a été attaqué dans une colonie juive dimanche et a perdu la vie.

L'attaque du Hamas du 7 octobre dans le sud d'Israël a entraîné la mort de 1198 personnes côté israélien et 111 sont toujours retenues en otage. Côté palestinien, 40'099 morts ont perdu la vie, selon le ministère de la Santé du Hamas.