Pénurie de personnel et violences. les enseignants sont inquiets à l'approche de la rentrée

Pénurie de personnel, violence et place de l’intelligence artificielle à l’école: l’association faîtière des enseignantes et enseignants suisses et le Syndicat des enseignant.es romand.es (SER) présentaient ce jeudi trois grands défis actuels à quelques jours de la rentrée scolaire. Entretien avec le président du SER David Rey, en marge de la conférence de presse.

La pénurie d’enseignants n’est pas nouvelle. Comment expliquer que la situation ne s’arrange pas?

David Rey: C’est vrai que cela fait plusieurs années que la situation est tendue dans plusieurs cantons. La profession n’attire plus autant qu’auparavant. Elle a perdu de sa splendeur depuis quelques décennies. En plus, au moindre problème, l’enseignant est très vite pointé du doigt dans la société, ce qui contribue à décourager certains jeunes. Enfin, le développement du temps partiel ne permet pas toujours de couvrir les besoins en personnel. C’est un peu la même problématique que dans le secteur de la santé.

Quels sont les cantons, les degrés et les branches les plus touchés?

Ce sont davantage les cantons alémaniques qui sont touchés, surtout Berne et Zurich et dans une moindre mesure Soleure, Saint-Gall ou encore les Grisons, entre autres. En Suisse romande, personne n’a signalé de problème pour cette rentrée pour le moment, même s’il arrive que la situation y soit également tendue dans certains cas. Il est intéressant de noter que le Valais offre depuis des années aux étudiants inscrits en formation pour le secondaire I (cycle d’orientation) et II (collège et écoles professionnelles) à la Haute école pédagogique (HEP) la possibilité de se former en cours d’emploi, ce qui contribue certainement à limiter les risques de pénurie.

Concernant les degrés et les branches, il n’y a en général pas de problème pour trouver du personnel au secondaire II, sauf parfois pour l’allemand (ou le français en Suisse alémanique) et les branches scientifiques. Au secondaire I, les difficultés sont plus grandes pour les mêmes matières ainsi que pour les travaux manuels. En primaire aussi il arrive que le recrutement d’enseignants soit difficile.