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Suisse

La grande désillusion pour les parcs solaires alpins

La Suisse fait-elle fausse route en poussant au développement de l’énergie solaire en altitude? Peut-être bien si l’on en croit les Valaisans, qui ont dit non ce dimanche à une accélération des procédures pour les grands projets de parcs alpins. Pour plusieurs élus fédéraux, il ne faut toutefois pas parler de blocage.

A Gondo, les opposants ont gagné une bataille ce dimanche en Valais. © Keystone

12 septembre 2023 à 01:30

Temps de lecture : 1 min

Après l’euphorie, la claque. En rejetant ce dimanche une accélération des grands parcs solaires dans les Alpes, les Valaisans se sont aussi adressés à tout le pays: non, le développement du photovoltaïque en montagne ne se fera pas s’il touche aux paysages et à la nature. Le réveil est brutal: certes, le Valais n’a dit non qu’à une facilitation des procédures, mais il a aussi enrayé tout un pan de la stratégie énergétique de demain. En fin d’année dernière et face au risque de pénurie d’énergie révélé par la guerre en Ukraine, le Conseil des Etats tricotait dans l’urgence une offensive pour le solaire appelée «SolarExpress», avec d’importantes subventions incitatives. Le grand public découvrait alors l’existence de plusieurs projets de parcs solaires alpins de grande envergure et réputés très prometteurs pour leur rendement hivernal.

Depuis, c’est un peu le désenchantement. Trop ambitieuse, la taille des parcs a été réduite pour plusieurs d’entre eux, les difficultés de construire en altitude et d’y produire de l’électricité se sont révélées plus importantes que prévu et, ce dimanche, le Valais s’est symboliquement opposé à ces grandes installations. «On nous a parlé de poule aux œufs d’or, de solution miracle. Or il n’en est rien», analyse ce lundi Christophe Clivaz, conseiller national écologiste et fer de lance des opposants. Avec les pro-nucléaires qui donnent de la voix, malgré la sortie de l’atome décidée par le peuple il y a six ans et le photovoltaïque alpin qui péclote, la Suisse ne ferait-elle pas face à un blocage de plus? «Dire cela est un peu exagéré», tempère Roger Nordmann. Récent auteur d’un livre sur l’avenir énergétique de la Suisse, le socialiste vaudois reconnaît qu’un oui «aurait été une aide bienvenue». Mais pour lui, la donne reste la même: «Il faut une prise de conscience que nous avons besoin de différentes technologies.»

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