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Suisse

Avec l'enchaînement des sinistres, les assureurs sont sous pression

Les sinistres tels que ceux causés par la tempête de La Chaux-de-Fonds coûtent de plus en plus cher.

Une personne marche entre les voitures endommagees par la chute des tuiles d'un toit, un jour apres la forte tempete le mardi 25 juillet 2023 a La Chaux-de-Fonds. Le deblaiement des materiaux et la reparation des infrastructures ont repris mardi a La Chaux-de-Fonds dans le canton de Neuchatel, apres la violente tempête de la veille. (KEYSTONE/Jean-Christophe Bott)JEAN-CHRISTOPHE BOTT/© KEYSTONE / JEAN-CHRISTOPHE BOTT

Patrick Biolley

Patrick Biolley

14 août 2023 à 19:39

Temps de lecture : 1 min

Assurances » Des vents soufflant à plus de 200 km/h, des précipitations de 100 litres d’eau au mètre carré ou encore des grêlons gros comme des œufs: la multiplication des dégâts naturels va-t-elle pousser les assurances privées à hausser leurs primes et revoir la liste des dégâts couverts? Si les dommages à l’enveloppe des bâtiments de la cité chaux-de-fonnière sont pris en charge par l’Etablissement cantonal d’assurance et de prévention (ECAP) à hauteur de 70 à 90 millions de francs, les carrosseries cabossées, les dégâts à l’inventaire du ménage et aux installations extérieures, jusqu’aux ravages à l’appareil de production des entreprises et la destruction de marchandises sont indemnisés par les assureurs privés.

A la suite de la tempête du 24 juillet, Allianz annonce un montant provisoire de destructions qui devrait atteindre 16 mio, pour 4000 sinistres. «Nous recevons toujours des déclarations de cas et les expertises vont encore prendre du temps», précise Bernd de Wall, porte-parole. «Ces chiffres ne sont donc pas encore clairement établis.»

«Les conséquences des intempéries de l’été 2021 ont été bien plus importantes que l’événement de La Chaux-de-Fonds.»
Eric Zeller

Sans articuler de montant, la Mobilière recense 860 sinistres, l’Helvetia 550 et La Bâloise 500 uniquement pour cet événement sans précédent en Suisse sur une ville. Alors que l’addition du sinistre chaux-de-fonnier n’est pas bouclée, les assureurs relativisent. «Les conséquences des intempéries de l’été 2021 ont été bien plus importantes que l’événement isolé de La Chaux-de-Fonds, tant en nombre qu’en volume de dommages», répond Eric Zeller, porte-parole d’Helvetia.

Il n’en demeure pas moins que la multiplication des événements extrêmes est de plus en plus prise en compte dans les calculs des risques. Et en premier lieu par les compagnies couvrant les destructions causées par les incendies dans les cantons ne disposant pas d’un établissement cantonal d’assurance (Genève, Uri, Schwytz, Tessin, Appenzell Rhodes-Intérieures, Valais et Obwald). «En raison du changement climatique, certains événements peuvent se produire plus fréquemment et/ou plus intensément, comme les fortes pluies ou les orages plus violents», explique Thilo Kleine, porte-parole de l’Association suisse des assureurs (ASA). Avant de préciser que «la tendance à la hausse des sinistres est principalement corrélée à l’augmentation des sommes assurées et non à la multiplication des intempéries.» Les dégâts tout à fait exceptionnels à La Chaux-de-Fonds en sont l’exemple.

Statistiques très prisées

Cette pression grandissante du climat a poussé l’Université de Lausanne (UNIL) à créer cette année l’Expertise Center for Climate Extremes, ou Centre d’expertise pour les extrêmes climatiques (ECCE) qui dispense même des formations pour les actuaires des assurances en Suisse et à l’international sur le thème de la modélisation et la quantification des risques liés au climat.

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