Poser de nouvelles fondations

Volley-ball » En regardant les photos de la saison passée, difficile d’en trouver une où il n’y a que des joueuses qui seront au Leimacker pour la reprise de la saison dimanche. Au revoir les Kristel Marbach, Kerley Becker, Sabel Moffett, Danielle Harbin et autres Francine Marx et Zora Widmer qui ont fait les beaux jours du club singinois ces dernières années. Plus de la moitié des Power Cats ont quitté la Singine, du moins sportivement parlant. Dans le sept de base, deux seules rescapées: Thays Deprati et Inès Granvorka. «Il était nécessaire de faire ce pas en avant», assure l’entraîneur Dario Bettello qui vivra dès dimanche sa troisième saison à la tête de l’équipe. «Nous voulons créer un nouveau socle stable avec notre jeune contingent suisse. Quelque chose qui puisse se perpétuer.»

Pour l’architecte qu’était Dario Bettello dans sa vie d’avant le volley, rien de plus normal que de construire du neuf sur des fondations solides. «Ces dernières années, j’avais des joueuses expérimentées qui avaient déjà leurs habitudes. Je devais trouver le meilleur système pour les intégrer, se rappelle l’entraîneur. Maintenant, nous pouvons trouver un chemin commun, en laissant toutes les portes tactiques ouvertes. De plus, avec deux passeuses qui ont à peine 20 ans, c’est comme un livre dans lequel tout est à écrire.»

Une place dans les quatre

La nouvelle histoire des Power Cats commence dimanche avec la réception de Cheseaux (16h30). Avec le passage à dix équipes en ligue A, l’ancien fleuron du volley vaudois pourrait jouer le rôle d’épouvantail en milieu de classement. «C’est une équipe qui a de bonnes Suissesses et des étrangères qui tiennent la route, analyse Dario Bettello. Nous devons être meilleurs que les Vaudoises, nous devons gagner à la maison, mais cela ne signifie pas que ce sera aussi facile que les années précédentes.»

« Je suis content de la préparation et du niveau de l’équipe »

Dario Bettello

En rodage, Guin va user de ces premières rencontres pour se tester face à l’adversité de la compétition avant de vivre un premier test contre Neuchâtel, champion en titre, lors de la quatrième journée. «Je suis content de la préparation et du niveau de l’équipe, mais je ne vois pas encore le potentiel à 100%. C’est-à-dire la réaction qu’auront les joueuses face à la difficulté.»

En volley, peut-être plus que dans d’autres sports d’équipe, le lien de confiance doit être solide. «Nous n’avons pas encore vécu ces instants durant lesquels tu sais que tu peux t’appuyer sur ta coéquipière en cas de coup dur. Jouer Cheseaux, Franches-Montagnes et Genève en début de championnat est important pour gagner des sets, des matches, afin que le tout avance dans la bonne direction.» Derrière Neuchâtel, Schaffhouse et Sm’Aesch, les trois favoris de ligue A. Guin visera le top 4 et sera au coude-à-coude avec Lugano et certainement Franches-Montagnes. «C’est un objectif réaliste. En faisant notre travail et en évitant les blessures, c’est faisable. Mais ce ne sera pas donné.»

Un public à reconquérir

Pour la première fois, donc, Dario Bettello doit tout assembler de ses mains. Sans les chouchous des supporters qu’étaient Kerley Becker, Danielle Harbin, Kristel Marbach ou Sabel Moffett, il y aura aussi un public à aller reconquérir. «Si nous avions du monde, c’était aussi parce que les gens aimaient les joueuses, admet le Tessinois. C’est un défi que de présenter une nouvelle équipe et que celle-ci mérite la même reconnaissance. Cela passe aussi par les filles. Nous sommes un club de village, nos supporters aiment croiser les joueuses, leur dire bonjour, qu’elles fassent partie de la communauté.» Il marque une pause et sourit: «Mais la reconnaissance viendra aussi grâce aux résultats, j’en suis conscient.»

Trois questions à Inès Granvorka