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Tennis

L’embellie après l’embolie?

N° 1 fribourgeoise, Marie Mettraux a choisi Alicante et l’Académie Tennis Positivo pour se relancer

Depuis le 1er janvier, Marie Mettraux prépare son retour sur le circuit à Alicante.

3 janvier 2022 à 19:41

Temps de lecture : 1 min

Tennis » Au classement mondial, elle n’a pas progressé. Ce qui n’est jamais une bonne nouvelle quand, comme Marie Mettraux, 21 ans, matricule 1144 à l’Association des joueuses de tennis professionnelles (WTA), on a pour ambition de vivre de la petite balle jaune. Ce n’est pas le genre de la maison, mais la N° 1 fribourgeoise peut plaider quelques circonstances atténuantes, elle qui, l’été passé, a quitté sa structure d’entraînement avant de souffrir d’une embolie pulmonaire qui l’a contrainte à mettre un terme prématuré à sa saison 2021. Tronquée. «Disons qu’il y a eu plus de hauts et de bas que les années précédentes», souffle celle qui a passé les fêtes en Suisse avant de retrouver, le 1er janvier, la Costa Blanca espagnole où elle réside depuis peu.

Travail personnalisé

Nous avions quitté Marie Mettraux en juillet dernier, au tournoi sur terre battue de Savitaipale. Là, au sud-est de la Finlande, après avoir échoué au 1er tour du simple, la Neyruzienne s’adjugeait le tableau de double aux côtés d’une autre Suissesse, Valentina Ryser. «Le lendemain, j’ai rejoint directement Neuchâtel pour participer aux interclubs de ligue A. Et même si je n’ai joué qu’en double, ce furent deux semaines que j’ai adorées, avec une ambiance incroyable», explique-t-elle avant d’esquisser une grimace: «Aujourd’hui, je peux dire que ma saison a pris fin après les interclubs.»

«Je n’étais pas contente de moi en général. J’avais tout dans les mains pour faire mieux mais ça n’avançait pas.»
Marie Mettraux

Car la suite ne fut pas l’été indien qu’elle avait imaginé. Marie Mettraux a d’abord pris la lourde décision de quitter la PM Academy de Neuchâtel, où elle avait «étudié» le tennis pendant six ans de sa vie. «Après le premier confinement déjà (au printemps 2020, ndlr), je m’étais posé quelques questions. Lionel Grossenbacher, qui avait été mon coach pendant trois ans, arrêtait, et il avait fallu trouver quelqu’un d’autre. J’ai alors collaboré avec Adrian Graimprey, avec lequel cela s’est superbien passé au début. Moins sur la fin, car nous n’étions plus trop sur la même longueur d’onde.» Marie Mettraux ne rejette la faute sur personne, si ce n’est elle-même: «Je n’étais pas contente de moi en général. J’avais tout dans les mains pour faire mieux mais ça n’avançait pas.»

Implacable, le constat exigeait un changement. Après avoir «visité» divers endroits à Barcelone, Nice ou près de Rome, Marie Mettraux a choisi Alicante et l’Académie Tennis Positivo dirigée par l’Argentin Emiliano Redondi. «C’est une petite structure, où le travail est assez personnalisé. Tout de suite, le feeling a bien passé. Et puis, il y a le climat: là-bas, on peut s’entraîner sur court extérieur pendant toute l’année, ce qui correspond davantage à ma réalité sur le circuit, car il est assez rare que je joue en indoor.»

D’abord, une pneumonie

Résumons. Après avoir procédé à une profonde remise en question, Marie Mettraux semblait avoir déniché l’endroit idéal pour se relancer quand, à la mi-octobre, «lors de ma troisième nuit à Alicante», le diable s’invitait dans sa cage thoracique. «Jamais je n’avais ressenti de douleurs aussi fortes, raconte-t-elle en joignant le geste, main sur le flanc, à la parole. J’ai été hospitalisée en Espagne. On m’a dit que c’était une pneumonie et, après deux jours, on m’a fait comprendre que je pouvais rentrer à la maison.» Et de continuer: «Une pneumonie? Au fond de moi, je savais que ce n’était pas cela, car je ne toussais pas et je n’avais pas de fièvre non plus. De retour en Suisse, on m’a pourtant confirmé le diagnostic. Ce n’est qu’après une autre nuit difficile pendant laquelle j’ai fait un énorme malaise qu’ils ont vu qu’il y avait un caillot de sang dans les poumons.»

Après l’embolie, l’embellie. Aujourd’hui tirée d’affaire et «fit» (sic), Marie Mettraux peut entrevoir 2022 avec d’autant plus d’optimisme qu’elle a trouvé, en l’Académie Tennis Positivo, un point de chute au nom sinon prédestiné, pour le moins rassurant. On efface tout et on recommence?


Une méthode éprouvée à des prix abordables

Avant Marie Mettraux, le Genevois Johan Nikles, 352e mondial, a fait le choix de s’entraîner sur la côte espagnole. Sans regrets.

Alex de Minaur (ATP 39), Australien de 22 ans qui ne demande qu’à poursuivre son ascension, Caroline Garcia, ancienne N° 4 mondiale à la recherche d’un second souffle, ou encore Nadia Podoroska, demi-finaliste surprise à Roland-Garros en 2020: autant de joueurs et joueuses confirmés que Marie Mettraux a pu croiser sur les courts de l’Académie Tennis Positivo, à Alicante, où la Fribourgeoise prépare assidûment la saison 2022. «Sur la côte qui va de Barcelone à Valence, les structures d’entraînement pullulent et il n’est pas rare de voir certaines «stars» du circuit y séjourner de temps en temps. Récemment par exemple, j’ai pu taper la balle avec l’Espagnol Pedro Martinez, qui n’est pas une «star» à proprement parler mais qui est 60e mondial quand même. C’est toujours une bonne expérience», observe Johan Nikles.

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