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Ski

Un rêve d’enfant qui devient réalité

Avec Marti et Anthamatten, le Fribourgeois Rémi Bonnet a remporté la mythique Patrouille des glaciers


2 mai 2022 à 01:13

Ski-alpinisme » Ce sont davantage le claquement des drapeaux gruériens et les Lyôba qui résonnaient dans le couloir de la Rosablanche que la concurrence italienne qui ont donné les frissons à Rémi Bonnet. Au terme d’une chevauchée fantastique, parfaitement maîtrisée, le Charmeysan a remporté, hier, sa première Patrouille des glaciers avec l’aide de ses coéquipiers Martin Anthamatten et Werner Marti. «Un rêve qui devient réalité», s’empressait de glisser l’heureux lauréat, sitôt la ligne d’arrivée franchie à Verbier. «La Patrouille, c’est l’essence même du ski-alpinisme. Elle m’a toujours attiré. Elle a toujours aiguisé ma motivation.»

Au-delà du plaisir de la victoire et avant de rejoindre au palmarès ses prédécesseurs gruériens Emanuel Buchs et Didier Moret, Rémi Bonnet a dû dompter plusieurs éléments: la température polaire au sommet de Tête-Blanche et le faible enneigement qui a porté à 14 kilomètres les portions pédestres et alourdi d’une heure environ le pensum des concurrents. Sans oublier les descentes transformées en champ de mines, allusion faite aux cailloux qui ont martyrisé les semelles. «Pour le record (5h35’27 en 2018 par les Italiens Antonioli, Eydallin et Boscacci, ndrl), il ne fallait pas nourrir d’illusions. Seule la victoire compte.»

Tracteur de luxe

L’équipe phare du Swiss Team a forcé la décision dans l’ascension du col de Riedmatten, sur les hauteurs d’Arolla. Histoire de valider le truisme qui veut que l’équipe qui franchit cet écueil en tête l’emporte. Et ce ne sont pas les escarmouches lancées par Matteo Eydallin dans la mythique ascension de la Rosablanche qui ont entamé la confiance du trio helvète: «Les Italiens se sont rapprochés. Sur le moment, je me suis dit «mince». Mais quand j’ai vu qu’Eydallin était seul, j’ai aussitôt pensé qu’ils avaient un problème de cohésion. Et sans cohésion, ça devient compliqué. Ce fait de course nous a même boostés, en fin de compte.»

C’est au moment d’attaquer le portage de la Rosablanche que le Gruérien a commencé à croire en sa bonne étoile. Malgré le léger fléchissement de Werner Marti: «Aujourd’hui, c’est la solidarité qui l’a emporté.» L’expérimenté Martin Anthamatten, guide de montagne à Zermatt au quotidien, a joué les tracteurs de luxe: «Son expérience nous a été fort précieuse. Il a dicté un rythme parfait.»

Saison remarquable

Champion du monde de verticale (montée sèche), vainqueur d’une épreuve individuelle en Coupe du monde, Rémi Bonnet, à 27 ans, clôt ainsi une saison hivernale remarquable: «La plus belle de ma carrière», sourit-il, à l’heure d’ajouter une ligne dorée à son déjà riche palmarès. Lui qui compte déjà une troisième, une septième et une huitième place sur la Haute Route, outre sa victoire sur le petit tracé en 2014.

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