Logo

Ski

Le chemin de croix de l’athlète blessé

Opéré du genou gauche après une grosse chute en début de saison, Alex Marro se reconstruit à Macolin


30 mars 2022 à 04:01

Skicross » Dimanche 21 novembre 2021. Alex Marro se trouve sur le glacier autrichien de Pitztal pour le coup d’envoi de la Coupe d’Europe de skicross. Qualifié pour la finale, le Fribourgeois s’apprête à jouer la victoire et le podium. Il ne verra ni l’un ni l’autre. Alors qu’il est à la lutte pour la troisième place à l’attaque d’un long virage à gauche, l’Allemand Tim-Ole Mietz se rabat et le déséquilibre. Les images qu’Alex Marro nous montre sur son téléphone portable font froid dans le dos: on le voit partir à l’équerre, lourdement tomber et disparaître de l’image tel un pantin désarticulé.

La chute sera lourde de conséquences: ligaments croisés, internes, externes et ménisque du genou gauche déchirés avec contusions osseuses du plateau tibial et du fémur. Le cadre C de Swiss-Ski pouvait tirer un trait sur sa saison. A une semaine de fêter son 26e anniversaire, le Marlinois qui avait effectué ses trois premières apparitions en Coupe du monde l’hiver précédent voyait son ascension stoppée net. Opéré le 6 décembre, il évoque sa longue réhabilitation à Macolin, ses espoirs, mais aussi les phases psychologiquement difficiles qu’un athlète traverse lors d’une grave blessure.

1. La blessure

«C’était la première Coupe d’Europe de la saison, et comme il n’y avait pas d’autres courses, il y avait plein de gars de la Coupe du monde qui avaient effectué le déplacement à Pitztal, commence Alex Marro. J’avais déjà vu lors des qualifications que j’étais en forme. En finale, je suis troisième au moment où j’ai cet accrochage avec le skieur allemand (il ne prononce jamais son nom, ndlr). Il me serre à l’intérieur du virage et je m’envole. Après la chute, j’ai tout de suite compris que mon genou était gravement touché. La saison avait à peine commencé qu’elle était déjà terminée.»

2. La colère

«J’ai longtemps eu de la peine à comprendre comment le skieur allemand avait pu faire ça. Il ne m’a d’ailleurs jamais contacté après ma blessure. Si cela avait été moi, j’aurais téléphoné pour prendre des nouvelles et m’expliquer. Je ne suis pas quelqu’un qui se réjouit du malheur des autres, mais trois semaines après, il se blessait à son tour…»

3. L’abattement

«J’ai été opéré le 6 décembre à Berne et les deux premières semaines ont été vraiment très difficiles moralement. Je suis tombé au fond du trou. Je n’avais jamais eu de grosse blessure et ça a été un choc quand j’ai réalisé ce qui m’attendait… Les journées sont très longues quand tu ne peux rien faire, j’avais mes béquilles et l’impression que tout le monde était contre moi. Alles ist scheisse», résume le natif de Planfayon dans sa langue maternelle. «C’était plus fort que moi, reprend-il. Je regardais les courses à la télévision et je me disais: pourquoi moi?»

4. L’apaisement

«J’ai pu commencer ma réhabilitation à Macolin le 17 janvier. Dès ce moment-là, le feeling a été meilleur. Me retrouver avec d’autres athlètes blessés, voir que d’autres personnes vivaient la même chose que moi m’a aidé. Même si c’est un peu frustrant parce que ma blessure est la plus sérieuse et que je récupère moins vite qu’eux, cela a reboosté mon moral.»

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus

Dans la même rubrique