Gottéron domine Ajoie, Bykov au centre de l'attention

Hockey sur glace » Depuis une bonne demi-heure, plus personne ne doute de l’issue d’un match qui a basculé dans un deuxième tiers à sens unique, remporté 6-1 (lire aussi ci-dessous). Malgré une première période manquée, Fribourg-Gottéron n’a finalement pas tremblé pour fesser Ajoie 7-2. Le public est aux anges. Il reste trois minutes à jouer qu’il est déjà debout, bien décidé à fêter comme il se doit cette soirée de gala. Les supporters déploient alors une banderole sur laquelle on peut lire «Bykov doit rester fribourgeois» et entonnent le chant à la gloire de «leur» No 89. Sur la glace, les dernières secondes s’égrènent. Les voix repartent de plus belle. Ovationné par le kop, l’attaquant fribourgeois ne peut contenir ses émotions. «Ça n’arrête pas de couler, sourit Bykov dans le couloir des vestiaires. Je suis quelqu’un de très émotif. C’est incroyable de voir ça. Cela représente énormément pour moi. Je ne pense pas qu’il y ait quelque chose de plus beau. Franchement, c’est indescriptible!»

Ce soutien poignant est la réponse directe des supporters fribourgeois aux propos de Bykov dans La Liberté de mardi. En panne de réussite depuis neuf mois, l’ailier y évoquait surtout son avenir toujours incertain. Après presque 30 ans à défendre les couleurs de Gottéron, il arrive en effet au bout de son contrat. Et le club ne lui a fait, pour l’heure, aucune proposition… La situation du trentenaire n’a pas laissé les Fribourgeois indifférents. Bercés par les exploits du père Slava, les fans tiennent beaucoup au fils.

Gottéron: quid d'Andrei Bykov?

«C’était une très belle expérience, même si, au bout d’un moment, c’en était presque gênant…», avoue le Villarois, qui est passé par tous les états d’âme dans ce match, où, après une hésitation qui aurait pu coûter cher à son équipe, il s’est démené pour tenter de marquer enfin ce but derrière lequel il patine depuis neuf mois. «A un moment donné, j’ai eu l’impression que je m’étais fait échanger ce soir (mardi, ndlr) sans que je sois au courant et que c’était mon dernier match pour Fribourg», rigole Bykov.

Dubé n’est pas surpris

L’action des supporters a fait son effet. Mais elle n’a pas ému Christian Dubé, entraîneur et directeur technique des Dragons. «Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise? C’est Fribourg! Les gens veulent une équipe de jeunes et de Fribourgeois. Et une équipe qui gagne le titre!» réagit-il, sans infléchir sa position. «Cela fait douze ans que je suis à Fribourg, dont huit comme manager. Je sais comment ça fonctionne. Je fais avec», lâche-t-il, avant de rappeler: «Mon job est de construire la meilleure équipe possible avec l’enveloppe à disposition. Cela ne veut pas dire qu’Andrei ne sera pas là l’an prochain, ni qu’il sera là…»