Ludovic Waeber et la NHL. «Cela vaut le coup d’essayer»

NHL » Coup de tonnerre du côté de la Limmat, avec des répliques de ce côté de la Sarine. Les Lions zurichois ont annoncé mercredi en fin de matinée les départs des attaquants étrangers Wallmark, Azevedo et Roe, mais surtout de leur gardien Ludovic Waeber (26 ans). Le portier fribourgeois, lié au «Z» jusqu’en 2025, profite d’un accord entre la NHL et la National League helvétique autorisant un joueur sous contrat en Suisse à s’engager en Amérique du Nord jusqu’au 15 juin. «Je ramasse à l’instant un trèfle à quatre feuilles. C’est un signe», s’est amusé Ludo alors qu’il nous rappelait, tout en profitant du soleil mercredi après-midi.

«Je ne m’attendais pas à une telle opportunité. L’année passée, j’avais prolongé mon contrat à Zurich de trois saisons. Je n’avais jamais été drafté ou même en contact avec un club de NHL ou hors de Suisse avant ces derniers mois. Je n’ai pas vu venir une chose pareille», avoue Ludovic Waeber, qui aura peut-être droit à plus de temps de jeu outre-Atlantique qu’il n’en a eu avec Zurich, où il n’était bien souvent que la doublure du Tchèque Simon Hrubec. «Ma décision n’a pas été influencée par ma situation, réagit-il. J’aurais fait pareil si j’avais été numéro 1. C’est le rêve de tout hockeyeur d’avoir une fois l’opportunité de jouer en NHL ou de s’en approcher le plus possible. C’est l’opportunité d’une vie, d’une carrière! Cela vaut la peine d’essayer.»

Lucas Wallmark tout proche de Gottéron

L’avis de Madame a compté

«En fait, ce n’était pas compliqué de choisir d’un point de vue sportif, avoue le Fribourgeois. Le plus grand point d’interrogation concernait ma femme (le mariage a eu lieu l’année dernière, ndlr) et nos projets communs.» Monsieur et Madame quitteront leur appartement zurichois à la fin du mois de juin, reviendront dans la région, puis s’installeront ensemble en Amérique du Nord.

Les premières touches entre le Fribourgeois, qui aura disputé exactement 100 matches avec le Z depuis son arrivée en 2020, et des représentants des clubs de NHL ont eu lieu en fin d’année dernière. «J’ai entendu les premières rumeurs pendant le tournoi international de Fribourg en décembre, raconte Sven Leuenberger, le directeur sportif de Zurich. En février, Ludo m’a confirmé que des discussions étaient en cours. Un peu plus tard, il m’a annoncé qu’il allait partir. Avec sa blessure et les play-off, nous avons préféré repousser le communiqué.»

«C’est dommage qu’il parte, mais c’est joli pour lui d’avoir cette offre de NHL. Nous sommes fiers.»
Sven Leuenberger

Zurich ne va pas remplacer Waeber, confiant le rôle de gardien numéro 2 à Jeffrey Meier, qu’on a vu avec le maillot des Dragons durant le dernier exercice. «J’étais convaincu que nous avions le meilleur duo de gardiens de National League», rappelle Sven Leuenberger. «C’est dommage qu’il parte, mais c’est joli pour lui d’avoir cette offre de NHL. Nous sommes fiers.» Et potentiellement gagnants. Si le joueur devait griffer la glace dans la prestigieuse ligue, le club zurichois toucherait une somme proche du quart de million.

La preuve par Akira

Ludovic Waeber (26 ans) sera-t-il le neuvième gardien suisse à évoluer en NHL après Jonas Hiller (437 matches), Martin Gerber (241), David Aebischer (227), Reto Berra (76), Akira Schmid (29), Tobias Stephan (11), Gilles Senn (1) et Pauli Jaks (1)? Le Fribourgeois devra, pour cela, faire ses preuves en ligue américaine. «En raison de son âge, il va signer un entry-level contract d’un an, à savoir un contrat à deux volets (le salaire dépend de la ligue dans laquelle il va jouer, ndlr)», précise son agent, Gaëtan Voisard, qui a accompagné le Fribourgeois dans sa réflexion. «Deux ou trois équipes se sont intéressées à lui. Un beau cadeau. Pour nous, c’était important qu’il puisse faire partie des trois gardiens de l’organisation, qu’il ait une réelle chance de pouvoir jouer en NHL pour qu’il puisse, pourquoi pas, vivre ce qu’Akira Schmid (le portier bernois de New Jersey, passé de numéro 4 au départ à titulaire en play-off, ndlr), a vécu. C’est maintenant à lui de faire le job. Akira prouve que c’est possible, qu’il faut de la patience et de la constance. Ludo en a.»