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Football

Au FC Central, un nouveau coach prend la main chaque semaine

Autogérée, la «trois» du FC Central n’a pas un entraîneur mais 30, les joueurs effectuant un tournus

Fribourg, terrain du Grabensaal; Le FC Central II, un club autogéré, ce club de 5e ligue n'a pas d'entraîneur. Chaque semaine, un joueur s'occupe de l'entraînement et du match. Photo Lib / Charly Rappo, Fribourg, 05.04.2023Charly Rappo/Charly Rappo / La Liberté

11 avril 2023 à 23:22

Cinquième ligue » Il est 19h30 au Grabensaal, vénérable terrain de la Basse-Ville de Fribourg. D’un côté, la Sarine, pressée de se jeter dans le lac de Schiffenen. De l’autre, une imposante falaise de laquelle dépasse la cathédrale. Le décor est posé, comme la voix d’Etienne Galley. En ce mercredi 5 avril, selon un tournus prédéfini, c’est à lui et deux autres joueurs que revient la haute responsabilité de l’entraînement de la «trois» du FC Central, seule formation du pays dont le technicien a une espérance de vie plus courte qu’au FC Sion.

Bleu comme son survêtement, le coach d’un jour est le seul des trois joueurs désignés en cette semaine pascale à répondre présent. «C’est pour ça qu’on en met trois à chaque fois: il y en a toujours un ou deux coincés au boulot», fait remarquer Alexandre Cudré-Mauroux, père fondateur de cette démocratie participative.

Inspiré du travail

«Alors que nous étions quatre entraîneurs en 2019, je me suis retrouvé seul aux commandes deux ans plus tard. Le problème, c’est que je viens du monde du hockey. Je n’ai pas d’expérience ni de papier dans le foot», révèle l’ancien junior élite de Gottéron. Pour lui comme pour d’autres piliers du vestiaire, pas question de laisser mourir cette équipe de copains de l’université venue se greffer au FC Central en 2014. «C’est en commençant un travail où était appliqué le système agile, basé sur une hiérarchie hyperplate, que m’est venue l’idée de reproduire ce modèle à Central. Après tout, si ça fonctionne dans une boîte de 50 personnes, il n’y avait pas de raison pour qu’un tel concept ne «prenne» pas avec 30 potes en 5e ligue», glisse le chargé de projet à IdéeSport.

«On réalise un peu mieux qu’avoir un terrain marqué, des vestiaires ouverts, des maillots propres, des gourdes, ça ne tombe pas du ciel.»
Alexandre Cudré-Mauroux

Implanté il y a 18 mois, le système de rotation prévoit pour chaque membre de cette communauté autogérée deux passages dans la peau du guide suprême: le premier durant l’automne et le second au printemps. «Outre la diversité qu’elle offre, cette façon de faire a le mérite de montrer à chacun que tout n’est pas donné. En s’impliquant plus, on réalise un peu mieux qu’avoir un terrain marqué, des vestiaires ouverts, des maillots propres, des gourdes, ça ne tombe pas du ciel. Chez nous, tout le monde est concerné, même s’il y en a toujours des plus impliqués que d’autres. A la fin, il en découle un état d’esprit un peu différent», constate Alexandre Cudré-Mauroux, délesté de sa casquette de «coach administratif» depuis l’été dernier. «Kevin Currat a pris le relais, poursuit-il. Il faut bien quelqu’un qui gère tout ce qui a trait aux arbitres et aux convocations durant l’ensemble de la saison, sans quoi l’aventure se compliquerait rapidement.»

Cinquième de son groupe de 5e ligue à l’heure d’accueillir Etoile-Sport II demain (20 h) pour le derby des Bolzes, Central cultive fièrement son originalité dans ce pouvoir décentralisé. «La méthode a rapidement convaincu le vestiaire, déjà parce que tout le monde avait à cœur de maintenir l’équipe en vie», témoigne Etienne Galley. Lequel a, comme tout bon entraîneur qui se respecte, préparé sa séance d’une heure et demie. «Un peu de tactique et des exercices de passes au début, avec un petit match à la fin. Comme je savais que mon tour approchait, j’ai regardé deux ou trois vidéos sur internet pour trouver l’inspiration.»

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