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Athlétisme

Les sprinteuses sortent de l’ombre

Un des moments forts d’Athletissima ce soir sera le 100 m féminin et ses stars jamaïcaines et… suisses


25 août 2021 à 23:56

Temps de lecture : 1 min

Athlétisme » Trop souvent dans l’ombre de leurs homologues masculins, les athlètes féminines sont en train de récupérer un peu de la lumière des projecteurs. Lors des derniers Jeux olympiques de Tokyo, le 100 m féminin a attiré presque autant de téléspectateurs que la victoire de Marcell Jacobs chez les hommes. C’est du moins ce que montrent les chiffres dévoilés par la BBC, la télévision britannique. Les Anglo-Saxons étaient 5 millions devant leurs écrans pour la médaille d’or de l’Italien alors que celle d’Elaine Thompson-Herah en a attiré 4,5 millions. A titre comparatif, Usain Bolt avait rassemblé près de 20 millions de Britanniques il y a cinq ans à Rio tandis que le 100 m féminin à peine 8 millions.

«C’est génial que l’on parle de plus en plus de nous, lâche la championne olympique. Mais ce qui est encore mieux est de pouvoir courir dans ces conditions.» Comprenez par là une concurrence féroce depuis plusieurs saisons, notamment avec sa compatriote Shelly-Ann Fraser Pryce. «Cela nous pousse à faire toujours mieux, dit cette dernière en regardant Elaine Thompson assise à sa droite lors de la conférence de presse d’Athletissima ce mercredi. A 34 ans, je suis heureuse de pouvoir être encore là et surtout de voir que le sprint féminin se porte toujours mieux.»

Raconter une histoire

Mais les rivalités et les performances ne sont pas forcément les deux éléments les plus importants pour faire d’une discipline un événement. «Les figures féminines sont davantage charismatiques actuellement, estime Laurent Meuwly, entraîneur. On ne retrouve pas des Fraser-Pryce, Thompson-Herah ou Richardson chez les hommes. Peut-être que l’on compare encore trop le 100m masculin actuel avec les performances d’Usain Bolt qui a assommé la discipline durant plus d’une décennie. Le public peine à tourner la page.»


Pour vendre des billets et des événements, les temps canon ne suffiraient donc plus. L’athlétisme a besoin de cette touche de marketing pour qu’une course intéresse les spectateurs. «Promettre un chrono sur 800 m ne parle pas à trois quarts des gens, reprend Laurent Meuwly. Mais si on raconte une histoire avec des athlètes qui se tirent la bourre depuis longtemps et qu’on annonce une course avec du panache, tous les éléments sont alors réunis.»

Un futur ensoleillé

Reste que les femmes ont mis le pied dans la porte de l’athlétisme et attirent de plus en plus la lumière et le public. Non pas seulement par leur charisme, mais aussi par leurs performances. Jeudi soir (21 h 07), à l’occasion d’Athletissima, Elaine Thompson-Herah (10’’54 sur 100 m) pourrait encore s’approcher de l’un des plus vieux records du monde, celui de Florence Griffith-Joyner en 10’’49 réalisé à Indianapolis en 1988. «C’est incroyable de pouvoir ne serait-ce que se dire que ce record est à portée. Cela montre l’évolution dans notre sport», rappelle Elaine Thompson avant de sourire: «A chaque fois, je n’en reviens pas qu’on puisse avoir cette conversation.»

«Je pense que cela a évolué dans la bonne direction depuis plusieurs années, estime Lea Sprunger. Je pense que nous, les femmes, nous autorisons un peu plus à être sur le devant de la scène en mettant tout en œuvre pour être de plus en plus professionnelles. C’est aussi une vague, quand tout va bien, le reste suit.» Mais ce n’est pas pour autant que le soufflé devrait se dégonfler malgré les futures retraites de Shelly-Ann Fraser-Pryce (34 ans) ou Elaine Thompson-Herah (29 ans). «Dans le sprint, les femmes ont fait leur place maintenant et dans les autres disciplines cela avance bien aussi», assure Laurent Meuwly. L’entraîneur fribourgeois de l’équipe nationale des Pays-Bas rappelle aussi que si le sprint plaît autant en Suisse, c’est que pour la première fois, des Helvètes s’invitent à la table des meilleures de la discipline reine.

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