Logo

Athlétisme

L’art de la débrouillardise

Le financement participatif? Le coup de poker d’Alizée Rusca, qui rêve de se sculpter un avenir européen


22 février 2021 à 16:54

Temps de lecture : 1 min

Athlétisme » «A 10 haies du rêve européen: soutenez une athlète qui a déjà franchi beaucoup d’obstacles.» Alizée Rusca a le sens de la formule. Et une certaine audace. L’automne passé, la pétillante sociétaire du SA Bulle a lancé une campagne de financement participatif sur la plateforme I Believe In You, quelques mois seulement après s’être lancée pied en avant dans le 400 m haies. Pour couvrir les frais des douze semaines de camp d’entraînement qui jalonnent son programme, la Fribourgeoise de 21 ans avait besoin de 12’000 francs. Un gros montant, «surtout pour quelqu’un qui n’est pas médiatisé», qu’elle est parvenue à réunir au bout des trois mois impartis. «A 30 jours du terme, je n’avais récolté que la moitié des fonds. Puis tout s’est enchaîné rapidement. Je suis d’autant plus reconnaissante que je me suis dit que ce serait peut-être rédhibitoire d’être trop honnête…»

12’000

francs à réunir en 3 mois

Honnête ou réaliste, c’est selon. Dans la description de son projet, soutenu par 81 petits et grands contributeurs, l’habitante de Farvagny ne cache pas qu’elle entend abattre sa dernière carte en 2021. «Après le collège, je me suis lancée dans l’année préparatoire pour devenir physio. Cela ne l’a pas fait. Plutôt que de me dire que c’était un échec, j’y ai vu l’occasion de tenter le tout pour le tout en athlétisme.»

La médaille de l’espoir

Un all-in, en quelque sorte. Elle valide la comparaison avant de reprendre la main: «C’est ma dernière saison chez les moins de 23 ans. En courant la limite pour le 400 m haies des championnats d’Europe espoirs, fixée à 59’’20, je recevrai la carte Swiss Olympic. Sans ce bout de papier, impossible d’étaler mon bachelor à la HES en six ans au lieu de trois. Dans ces conditions, je ne pourrais plus autant m’entraîner qu’actuellement. Il ne me resterait plus qu’à faire une croix sur une carrière internationale.»

Jamais intégrée à un cadre national faute de chronos suffisants, Alizée Rusca part de loin et en est consciente. Pour découvrir la ville norvégienne de Bergen, où se dérouleront les européens des moins de 23 ans du 9 au 11 juillet prochains, elle doit abaisser son temps de référence (1’01’’58 en août dernier à Frauenfeld) de plus de deux secondes. Tout sauf une mince affaire. «Ce n’est pas comme si je faisais du 400 m haies depuis dix ans. Je n’ai que cinq courses derrière moi, la marge de progression est importante, s’encourage-t-elle. Avec des changements techniques, ça peut le faire.»

Troisième des derniers championnats de Suisse U23 sept ans après sa première médaille nationale, la néohurdleuse a l’impression de renaître depuis qu’elle a changé de discipline. A raison de dix séances hebdomadaires, en Suisse (Lausanne, Aigle, Macolin) ou à l’étranger (Tenerife, Belek), elle poursuit sa mue dans la structure d’entraînement de Kenny Guex. «La récupération prend plus de temps que ce que j’imaginais», sourit sa nouvelle élève.

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus

Dans la même rubrique