Coralie Ambrosini. «j’ai vécu un petit burn-out.»

Athlétisme » Ses temps sur 100 m (12’’02 en série et 11’’93 en finale B) peuvent paraître éloignés de ses standards, mais Coralie Ambrosini avait tout de même le sourire samedi après-midi dans son stade de Bouleyres. Et pour cause: la détentrice du record fribourgeois du 100 m (10’’62 en 2020) effectuait au meeting de la Gruyère son retour à la compétition après avoir fait l’impasse sur les championnats de Suisse élite au début de l’été. «Ce printemps, mon corps a dit stop», explique la sprinteuse de 24 ans.

«J’ai vécu un petit burn-out.»
Coralie Ambrosini

Au début du mois de mai, Coralie Ambrosini vivait de l’intérieur son premier grand rendez-vous international en élite. Elle était à Chorzow, pour les mondiaux de relais, en tant que réserviste. Avant de disparaître des écrans radar. «Cette sélection pour les mondiaux l’a perturbée. La pression était là. Elle se sentait redevable. Plus la compétition approchait, plus elle était indécise et la question des Jeux est revenue», rappelle son entraîneur Gérald Rumo.

Examen et psychothérapie

«J’ai vécu un petit burn-out, aussi bien physique que mental et j’ai arrêté la compétition. J’ai aussi repris une psychothérapie voici deux mois», souffle l’athlète gruérienne qui évoque un facteur aggravant: «J’ai connu un gros down en raison du Covid, comme tout le monde. En plus, je m’étais inscrite pour de nombreux examens l’hiver dernier (elle étudie la psychologie à l’université par correspondance, ndlr) afin d’être plus tranquille pour ma saison estivale… Participer aux universiades constituait mon grand objectif cette année.» Le report de la manifestation, prévue à Chengdu en Chine en août, a été annoncé au début avril.

Coralie Ambrosini a réussi ses examens. Elle a aussi terminé son premier semestre 2021 et il lui reste deux ans et demi d’études. «Je suis libérée. Je m’étais mis beaucoup de pression, comme par rapport aux Jeux olympiques dont tout le monde me parlait parce que j’étais dans le cadre des relais. Mais ce n’était pas mon objectif», assure-t-elle. «Inconsciemment, cela m’a affectée. C’est pour ça que je n’étais pas aux championnats de Suisse. On ne voulait pas encore aggraver la situation.» Le test effectué par la Gruérienne sur 100 m à Zofingue (12’’35) au début du mois de juin n’avait pas été concluant.

Sortie du projet relais

La sprinteuse du SAB a été retirée du projet de relais olympique suisse. «J’avais trop peur de me mettre au fond du trou… pas pour rien, car il s’agissait quand même des Jeux… mais les conditions, à Tokyo, n’auraient pas été saines pour moi», insiste-t-elle. «La décision a été prise pour mon bien, avec mon entraîneur et l’entraîneur national des relais (Raphaël Monachon, ndlr).» «Cela ne servait à rien d’insister. Nous avons tout bâché et modifié tous les plans», explique Gérald Rumo.