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Les objets fétiches des sportifs

Des semelles toujours à la pointe

Chaque athlète a ses manies, mais tous, une fois leurs chaussures aux pieds, ont l’impression de voler

Une fois les pointes aux pieds, les chronos peuvent être explosés.

25 juillet 2019 à 20:14

Jamais sans mes pointes (3/7) » Cet été, La Liberté raconte la relation de différents sportifs avec leur outil de travail. Troisième épisode: les pointes d’athlétisme, pour des pieds aussi légers qu’accrocheurs.

En athlétisme, il y a plusieurs écoles. Chaussettes ou pieds nus reste le plus grand clivage. Mais il y a aussi les adeptes de cinq, sept ou neuf clous sous la semelle. L’origine du choix est surtout issue de légendes urbaines ou, plutôt, légendes du tartan. «On m’a toujours dit qu’on n’avait pas le droit d’avoir la pointe au milieu du pied. Je l’ai donc toujours enlevée», explique Anika Krone, spécialiste du sprint au CA Fribourg. «Ce n’est pas plutôt parce que cela rend cette partie trop rigide et que ça augmente le risque de blessures?», demande Loïc Pittet, entraîneur au sein du même club. Bref, autant d’histoires qui ramènent à une seule réalité: à chacun ses pointes et à chacun ses habitudes. Il n’y a pas de formule magique pour devenir la déesse ou le dieu du stade.

Faire profiter les autres

Comme de son premier vélo, tous se souviennent des chaussures qui leur ont permis les premiers exploits. «Je les ai encore à la maison, s’exclame Arnaud Dupré, coureur de 800 m du CS Le Mouret. Avoir des chaussures à pointes, cela représentait quelque chose pour moi. Avec cette première paire, j’avais remporté les championnats de Suisse de sprint et du 1000 m.» A Saint-Léonard, les athlètes rencontrés à quelques minutes de l’entraînement crient en chœur: «Des Puma vertes!» Et Marine Egger d’expliquer: «Il n’y avait qu’un magasin dans la région qui en vendait, nous avions donc tous les mêmes.» Par contre, pour la sprinteuse du CA Fribourg et ses acolytes, moins de sentiments. Ses premières chaussures ont été vendues ou données. «C’est une manière d’aider les nouveaux qui veulent s’essayer à l’athlétisme. A moins de verser dans le sentimentalisme, je préfère partager», souligne Julien Rudolf, athlète du CAG Farvagny qui s’entraîne à Fribourg.

« C’est comme si nous ne pouvions pas courir sans pointes aux pieds »

Marine Egger

A l’épreuve du temps

Après les premiers émois sur la piste, les pointes deviennent vite un outil de travail, celui qui suivra les athlètes cinq fois par semaine et lors des compétitions. Encore là, chacun a ses habitudes. Le demi-fondeur aura tendance à revêtir ses chaussons uniquement en compétition, alors que les sprinters multiplieront les paires. «J’en ai trois. Une pour les entraînements longs, avec une semelle renforcée pour pouvoir reposer le talon, une pour les entraînements courts et une pour les meetings», énumère Julien Rudolf. «Ah non, moi j’en ai qu’une que je traîne toute l’année», rigole Marine Egger. L’entraîneur, Loïc Pittet tranche: «L’idéal serait d’avoir deux paires: une pour l’entraînement, avec un amorti sur le talon, et une pour la compétition. Le plus important reste d’avoir des outils de travail bien rodés, surtout pour les concours.»

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