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Véronique Martingay, libre comme un cheval sauvage

Véronique Martingay, aventurière passionnée d’équidés, n’est pas de celles à qui on met une bride

Véronique Martingay, amoureuse de la nature et des animaux à l’esprit un peu rebelle...

29 avril 2023 à 12:16

Portrait » Vous la croiserez sur ces cimes fribourgeoises qu’elle arpente seule, avant de partager sa vieille voiture avec des randonneurs fourbus égarés. Véronique Martingay n’est pas de celles à qui l’on met une bride. Passionnée de chevaux avec qui elle a œuvré toute sa vie comme gérante de manège, écuyère ou éthologue équine, la septuagénaire leur ressemble: franche, libre, impétueuse.

Aventurière bourlingueuse, elle n’hésitera pas à loger dans un cabanon de chantier. Battante, elle s’est toujours relevée, littéralement même lorsque les médecins lui prédisent la chaise roulante après une chute. Eprise de nature, la retraitée l’arpente toujours. Et en a fait le sujet de ses livres: L’été du chevreuil; La quête du brin d’herbe. Sa quête? «Rester soi-même, fidèle à son chemin, ne jamais se soumettre à l’autorité si elle nous en détourne. Et garder confiance en la vie.»

Graine de révolte

Un credo qu’elle se forge dans l’enfance. Née à Genève en 1950, elle y fait ses classes jusqu’au secondaire, précédant son frère d’un an. A 5 ans déjà, elle n’aime pas rester à la maison, partant à la découverte des montagnes et animaux: lors de vacances en Haut-Valais, elle suit le chevrier; ou sillonne la campagne à vélo avec sa grand-mère. Une façon de s’évader de la ville, comme d’un noyau familial austère: un père libraire après trois ans au couvent, catholique intégriste à qui elle est «l’une des seules à oser tenir tête».

«Comme les chevaux ne plaisaient à personne de la famille, c’était mon univers!»
Véronique Martingay

Et une mère secrétaire qui «aurait voulu un garçon». Bien qu’encore timide, se lève déjà dans ce cœur tendre un vent de révolte face à «toutes formes d’injustices et à la passivité de la société». «Je veux un chat, ou être un garçon!» déclarera-t-elle, s’insurgeant que les filles n’aient pas de droits. Ce sont les animaux qui «lui apprendront à comprendre et aimer l’humain», assure-t-elle.

A 12 ans, le déménagement familial dans une ferme vaudoise «scelle sa vie avec la nature et les animaux»: C’est décidé, elle fera un métier avec des équidés. «Comme ils ne plaisaient à personne de la famille, c’était mon univers!» Ils parviendront même à réconcilier celle qui rejette le religieux avec Dieu: «Tout est relié: à travers la nature, on a une révélation du divin. Ils m’ont apporté la curiosité, la vie… Avec eux, comme dans l’existence, on apprend à tomber, et remonter.» Et des chutes, elle en aura connu, au propre comme au figuré.

Privé

Naît le 3.3.1950 à Genève. Habite à Rue.

Formation

Matu fédérale en 68. Stage dans une exploitation agricole; 96 à 73 agronomie à l’EPFZ. 88 à 01, formation de juge de dressage; éthologue équine.

Profession

Palefrenière, écuyère. Crée l’école d’équitation à Attalens. Reprend un manège à Savigny. Enseigne le dressage, l’équitation pour des élèves, jeunes de l’Hôpital et personnes handicapées. 88 à 92, préside la commission de dressage du Poney sport romand. NR

A 16 ans, elle tombe de vélomoteur et se fracture le crâne. Celle qui «adore les maths» perd la «bosse» et doit trouver des parades pour compenser une perte de mémoire visuelle en lisant à haute voix. Elle manque l’école 4 mois, la quitte jugeant le système «injuste», et prépare sa maturité fédérale latine seule à la maison dans un contexte familial difficile, s’occupant de 7 chevaux. «Ils m’ont sauvée…» A 18 ans cet esprit un chouia rebelle quitte la maison et vit une période «intense, mais une des plus belles de sa vie» dans une exploitation agricole, travaillant 11 h par jour, 7/7. Mais elle fait face aussi à des désillusions lorsqu’elle observe un «usage abusif des pesticides», qu’elle retrouve dans ses études d’agronomie à l’EPFZ. Elle qui travaillait en parallèle dans l’écurie d’une aristocrate octogénaire arrête alors ses études pour se consacrer aux chevaux.

Fractures décisives…

C’est là qu’elle chute de cheval et se dévie les cervicales. «Les médecins m’ont dit: si vous continuez, on vous donne 3 ans avant d’être tétraplégique ou morte!» Mais Véronique a la tête dure… «Je me suis dit: ok j’ai 3 ans, alors je vais faire ce que je veux! Si je les avais écoutés, je me serais écroulée.» Elle s’engage dans une écurie privée à Neuchâtel puis à Fribourg.

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