Une monographie à la gloire de l'artiste Frank Frazetta

Illustrations » Ses guerriers épiques aux pectoraux huilés et ses ensorceleuses callipyges peuplent notre inconscient pictural au même titre que les montres molles de Salvador Dali ou les tournesols de Van Gogh. A peu de chose près… Puisqu’on les retrouve épinglés aussi bien aux murs de la salle d’attente du garagiste que dans les cabinets du beau-frère juste en dessus de la pile de L’Echo des savanes.

Le peintre et illustrateur américain Frank Frazetta – décédé en 2010 à l’âge de 82 ans – était déjà de son vivant une authentique icône pop, adulée par les amateurs de comics, de romans de gare, de heavy metal et plus globalement de tous ceux qui s’intéressent de près ou de loin à l’heroic fantasy ou à la science-fiction. Mais depuis sa mort, la cote de Frank Frazetta a gravi des sommets impensables. L’une de ses œuvres les plus célèbres, Egyptian Queen, s’est vendue aux enchères en 2019 pour la somme rondelette de 5,4 millions de dollars… Pas mal pour un tableau imaginé en 1969 en couverture du magazine de bande dessinée horrifique Eerie. Le genre de publication qui terminait sa vie cachée sous le lit des adolescents.

«Frank Frazetta saisit des moments d’intensité extrême»
Dan Nadel

Aujourd’hui auréolé d’une respectabilité qui ne lui a pas toujours été accordée par les cercles artistiques, Frank Frazetta quitte l’underground dans lequel il était enfermé à double tour pour conquérir les galeries branchées. Suffisamment en tout cas pour que l’éditeur Taschen lui offre, à travers la plume de Dan Nadel, une première monographie grand luxe intitulée fort à propos The Fantastic Worlds of Frank Frazetta, des mondes en tout point fantastiques qui se traversent à dos de smilodon ou en vaisseau spatial, selon les périodes. Entre amour, gloire et vulgarité… L’univers de l’artiste se défriche avec le sabre de Conan.

Arnaques et castagne