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Sous la glace du Grand Nord qui fond sommeillent les virus

L’affluence dans le Grand Nord et la fonte du permafrost augmentent les risques sanitaires


François Tardin

François Tardin

3 août 2023 à 15:18

Temps de lecture : 1 min

Société » Des scientifiques s’inquiètent de la mode en plein essor du tourisme à destination de l’Arctique, en plein réchauffement climatique: de plus en plus de voyageurs – suisses, notamment – risqueraient de revenir contaminés par des bactéries, mais aussi d’anciens et de nouveaux virus, ressurgissant en raison la fonte du permafrost.

Une situation alarmante? Réponses du professeur Gilbert Greub, chef de service et directeur de l’Institut de microbiologie du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) à Lausanne.

Faire revivre des virus d’un autre temps: le scénario est possible?

Gilbert Greub: Effectivement, même si cela reste loin d’être simple. En 2014 et 2015, Jean-Michel Claverie (virologue et spécialiste de génomique, de l’Université d’Aix-Marseille, ndlr) et son équipe ont découvert un virus très ancien, vieux de plus 30 000 ans et appelé Pithovirus sibericum, dans le permafrost sibérien. Ils ont réussi à le réactiver en laboratoire. Même si ce virus est apparemment non pathogène pour l’être humain, il représente une preuve irréfutable de la très longue viabilité des virus ADN présents dans le permafrost. Cela questionne le fait que d’autres virus plus nocifs pourraient ressurgir, libérés par la fonte des glaces: des virus inconnus, ou d’autres qui ont peut-être été extrêmement pathogènes dans un passé lointain, comme le virus de la variole.

Vous avez publié un article à ce sujet avec votre collègue Vincent Barras, médecin-cadre au sein du service des maladies infectieuses au CHUV…

En effet, aujourd’hui la variole est une maladie considérée comme éradiquée, mais l’inquiétude demeure. Elle pourrait réapparaître, par exemple à la suite d’une dissémination accidentelle ou volontaire. Il se pourrait aussi que le réchauffement climatique ramène à la surface le corps pétrifié par la glace d’une personne infectée il y a plusieurs siècles. En 2012, des chercheurs ont découvert l’ADN de la variole dans le corps d’une femme sibérienne datant d’environ 300 ans.

Quels sont les risques?

Ce risque existe, il n’y a jamais de risque nul dans la vie. Mais tomber par hasard sur un cadavre contaminé, et décongelé, cela n’arrive pas tous les jours!

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