Logo

Société

«Bare minimum monday». pour éviter le burn-out, faites-en le moins possible le lundi

Le «lundi minimum» encourage à démarrer la semaine en douceur pou ménager sa santé mentale et en définitive, gagner en productivité 

Une fois le strict minimum réalisé, l’influenceuse Marisa Jo Mayes conseille de s’adonner à ce que l’on veut: repos, projet créatif, tâches ménagères ou… davantage de travail.

8 mai 2023 à 20:12

Santé mentale » Pour beaucoup, la semaine a commencé sur les chapeaux de roue ce lundi. D’aucuns auront même eu la boule au ventre dimanche soir rien que d’y penser. Et s’il existait un remède à cette angoisse hebdomadaire? Ce printemps, le lundi minimum (bare minimum monday en anglais) a débarqué sur TikTok et aspire à ménager la santé mentale des travailleurs.

A l’origine de ce concept, l’entrepreneuse Marisa Jo Mayes. «J’ai dû me dire de faire le strict minimum pour ne pas me rendre malade à réfléchir à ma productivité. Je stressais tellement à propos des choses que je devais faire que je finissais par n’en faire qu’une sur toute la journée», explique l’Américaine sur sa chaîne TikTok. Loin d’être fainéante, cette perfectionniste dans l’âme expérimente cette nouvelle stratégie de préservation depuis un an. Changer sa façon d’entrevoir son lundi a permis de réduire son stress du dimanche soir et d’appréhender positivement le lundi. Depuis qu’elle s’y est mise, elle a réussi à entraîner de nombreux adeptes, en témoignent les 4 millions de #bareminimummondays sur TikTok.

Professeure en psychologie du travail et santé à l’Université de Fribourg, Petra Klumb attribue plusieurs raisons à cette tendance: «La perspective la plus pertinente, ici, est que le lundi matin demande une transition entre le rythme du week-end, dédié au repos et aux loisirs, et celui de la semaine qui est souvent soutenu.» Selon elle, le dimanche soir peut devenir une «petite lutte chronique» dans le cas où l’on exerce un travail qui ne nous convient pas. «Mais même si on aime ce que l’on fait, le dimanche soir peut s’accompagner d’anticipations stressantes. Si la semaine qui s’annonce est particulièrement chargée, ces anticipations peuvent même se refléter le matin dans le niveau de cortisol, l’hormone du stress.»

«Même si on aime ce que l’on fait, le dimanche soir peut s’accompagner d’anticipations stressantes»
Petra Klumb

En pratique, Marisa Jo Mayes fait le strict minimum qu’elle a défini pour son lundi et s’attaque ensuite à d’autres choses – se reposer, travailler sur un projet créatif, s’occuper de sa maison, faire du sport… En gros, tout ce qui lui paraît bon pour elle. Cela peut même être davantage de travail!

Etat d’esprit

Tout le monde ne peut toutefois pas pratiquer le lundi minimum. Consciente de ses privilèges, en tant qu’entrepreneuse qui travaille depuis la maison et qui n’a pas d’enfants, l’influenceuse conseille à tout un chacun: «Identifiez la pression inutile que vous vous mettez et les attentes irréalistes dans votre travail. C’est déjà une grosse partie du lundi minimum.» Pour les travailleurs avec un job fixe, elle recommande d’enlever de sa liste toutes les tâches illusoires que l’on souhaiterait réaliser le lundi. «Réfléchissez à comment vous pouvez vous montrer plus sympa envers vous-mêmes», propose-t-elle.

Votre lundi est particulièrement chargé? Marisa propose de faire tout ce qui est possible depuis son canapé plutôt qu’à son bureau, de s’habiller confortablement, et d’éviter le multitâche. Autre astuce: définir des limites de temps sur les applications de réseaux sociaux.

«Réfléchissez à comment vous pouvez vous montrer plus sympa envers vous-mêmes»
Marisa Jo Mayes

Pour se préparer à mieux affronter le lundi, Petra Klumb illustre par une image: «Si on parque sa voiture dans une rue pentue, orientée vers le haut le vendredi soir, le démarrage demandera beaucoup d’efforts le lundi matin. Si on la place orientée vers le bas, ce sera beaucoup plus facile de démarrer.» Elle conseille de s’écrire une petite note pour le lundi matin afin de reprendre le cours des choses plus facilement.

Productivité toxique

S’il est utilisé pour préserver sa santé mentale, le lundi minimum s’avère également crucial pour devenir plus productif, ont remarqué Marisa Jo Mayes et ses adeptes. Et l’influenceuse de capitaliser sur la popularité de son concept pour dispenser sur sa chaîne des conseils pour gagner en efficience. «Mais sans se sentir comme une merde», promet celle qui met un point d’honneur à dénoncer la culture de la productivité toxique. Face à cette quête du perfectionnisme, Petra Klumb propose, elle, de faire appel à sa rationalité en se demandant: «Quelle est la conséquence la plus grave qui puisse arriver si je m’arrête ici?»

 

Trois questions à Nicky le Feuvre

Quelle vision du travail prédomine dans la société occidentale aujourd’hui?

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus

Dans la même rubrique

Société

Edition 5.0. Innovation éditoriale: les systèmes transforment le paysage de l’information moderne

Dans l’univers dynamique de l’édition, les systèmes éditoriaux se distinguent en facilitant la collaboration, en optimisant la production grâce à l’automatisation, et en assurant une diffusion personnalisée et sécurisée. Ces outils, en constante évolution, s’imposent comme des partenaires essentiels pour répondre aux défis toujours plus diversifiés du secteur de l’information contemporain.