«Moyen d’exploration de notre monde», le cinéma en toute liberté à Locarno

Cinéma » Le 76e Festival du film de Locarno ouvrira ses portes le 2 août prochain. Durant dix jours, il sera la vitrine du cinéma mondial. De nombreuses vedettes sont attendues sur la Piazza Grande, à l’instar de Cate Blanchett ou Riz Ahmed.

Pourtant le cinéma international est secoué par les grèves à Hollywood et menacé par l’essor des plateformes de streaming et des médias sociaux. Le directeur artistique du Festival de Locarno, Giona A. Nazzaro, évoque la programmation très diversifiée de cette 76e édition et souligne les enjeux des luttes qui agitent la branche cinématographique. Interview.

Vous défendez un cinéma «populaire mais pas populiste». Qu’est-ce que cela signifie pour vous?

Giona A. Nazzaro: Le cinéma populaire est fait pour entrer dans une conversation avec un peuple. Mais pas à tout prix. La conversation populaire sous-entend qu’on peut aussi être en désaccord. Mais on en discute, on se rencontre et on entreprend un dialogue. Le populisme, c’est essayer de plaire à tout le monde, toujours, peu importe ce que ça coûte. Ce n’est pas le cas à Locarno.

Quels sont les grands thèmes qui vont traverser la programmation de ce 76e festival de Locarno?

J’espère que le thème principal qui sera perçu est la grande liberté formelle du cinéma contemporain. Il s’agit d’une sélection de films que nous avons imaginée comme le spectre le plus avancé des possibilités du cinéma d’aujourd’hui. Par exemple avec Yannick, le nouveau film de Quentin Dupieux, qui est à mon sens le plus aventureux de sa carrière qui ne manque pourtant pas de longs-métrages surprenants. Mais il y aura aussi Eduardo Williamson et son film El Auge del Humano 3, qui aborde les possibilités du cinéma comme moyen d’exploration de notre monde tout en imaginant le cinéma du futur. Nous avons essayé de construire un parcours très diversifié où l’on va de la comédie au documentaire en passant par le film narratif ou expérimental.