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Société

«L’irrévérence chevillée au corps»

Originaire du canton du Jura, Mathieu Fleury a posé ses valises à Fribourg il y a plus de 30 ans

Mathieu Fleury, président du FIFF Photo Lib/Alain Wicht Fribourg,le 17.3.2019Alain Wicht/Alain Wicht/La Liberté

Elsa Rohrbasser

Elsa Rohrbasser

15 août 2023 à 20:23

Drôles d’expat (2/5) » On prétend que le terroir façonne la collectivité et qu’il contribue à nourrir l’identité individuelle. Mais si le sol qui l’a vu naître et grandir «fait» l’humain, que se passe-t-il lorsqu’on s’exile, ne serait-ce que hors canton?

«Il y a certaines identités qui vous collent à la peau plus que d’autres. Quand vous êtes Jurassien, les gens ont tendance à vous le rappeler!» C’est dans un éclat de rire que Mathieu Fleury évoque ses racines. Etabli à Fribourg depuis l’époque de l’université (études de droit, en bilingue) dans les années 1990, le Jurassien d’origine est une figure bien connue des Romands, lui qui a été directeur d’Impressum, secrétaire général de la Fédération romande des consommateurs (FRC), directeur administratif de la Haute Ecole de musique et Conservatoire de Lausanne et aujourd’hui directeur général de Lemanis, l’exploitant du Léman Express, à Genève. Sans oublier son engagement associatif auprès, entre autres, du Musée d’histoire naturelle de Porrentruy ou à la présidence du Festival international du film de Fribourg (FIFF). «Encore aujourd’hui on me dit «le Jurassien» alors que je suis Fribourgeois depuis 32 ans…»

«Encore aujourd’hui on me dit «le Jurassien» alors que je suis Fribourgeois depuis 32 ans…» 
Mathieu Fleury

Quand on lui demande ce qui unit son canton d’origine et son canton d’adoption, Mathieu Fleury est catégorique: «Il y a un fond de sauce commun. Deux cantons catholiques, ruraux… Et puis il suffit de croiser une personne trois fois pour qu’on finisse par se saluer dans la rue.» La différence, elle, est surtout géographique: «Fribourg me permet de voyager rapidement dans tout le pays.» Mais aujourd’hui, à quel terroir appartient-il? «Il y a un terme qui me semble révélateur, «revenir». Pendant longtemps je revenais au Jura. Aujourd’hui je reviens plutôt à Fribourg. Je pense également que ce sont les enfants (Mathieu Fleury est trois fois père, ndlr) qui vous ancrent. Ils ont leur vie ici. Je le dis avec le sourire, mais le jour où mon grand m’a dit qu’il trouvait que dans le Jura les gens avaient un drôle d’accent… Je sentais bien qu’on avait passé une étape!»

Une enfance heureuse

Ce qui n’empêche pas Mathieu Fleury de conserver des liens forts avec le Jura: «La famille, les amis d’enfance… On ne les remplace pas. J’ai vécu une enfance très heureuse dans mon petit village de Courtedoux, à jouer dans les bois (rires) avec des copains qui étaient comme des frères et des sœurs. On se retrouve à la Saint-Martin ou à la Braderie de Porrentruy.» Y a-t-il des spécificités fribourgeoises auxquelles il ne se fera jamais? «Non, pas vraiment. Je regrette de n’avoir jamais participé à un giron de jeunesse. Je n’ai pas été jeune ici, alors j’ai des circonstances atténuantes… Et puis je suis envieux des qualités de chanteurs des Fribourgeois. Malheureusement, je ne sais pas le faire aussi bien.»

Il y a en revanche un trait de caractère typiquement jurassien dont le Fribourgeois d’adoption ne pourra jamais se défaire. «Une des choses profondes dans le Jura, c’est que les gens n’ont pas beaucoup de respect pour les titres. Quand tu «fais carrière», on te charrie sans cesse. On t’appelle «l’avocat», mais c’est pour se foutre de ta gueule. Le Jurassien a l’irrévérence chevillée au corps. Cela fait que je ne crois pas à tout ce cirque. Il y a toujours quelqu’un pour te rappeler que t’étais juste le petit Fleury de l’Ajoie…» 

Ils se sont aussi établis dans le canton de Fribourg

Célèbre pour ses «de-dieu-de-dieu»

Nicolas Savoy, Syndic de Gletterens

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