Société » Bonnet d’âne pour la presse romande. Cette semaine, dix-neuf médias font l’objet d’une analyse détaillée sur leur traitement des violences sexistes. Résultat: 3,75 de moyenne générale. En 2022, 1754 articles de presse et contenus radiophoniques et télévisuels ont été disséqués dans un rapport réalisé par l’institut DécadréE qui travaille pour l’égalité dans les médias (lire ci-dessous). «Les médias sont importants dans la lutte contre les violences. Il a été prouvé que la manière dont ils en parlent influence les représentations qu’en a le public», insiste Valérie Vuille, directrice de DécadréE.
Après une première analyse qui portait sur onze médias en 2020, DécadréE a élargi son champ d’action et a notamment inclus La Liberté. Soixante articles (35 issus d’agences et 25 papiers maison) ont été inspectés selon une grille d’évaluation établie en 2018. Cette dernière se base sur plusieurs études menées sur ce même thème tout en prenant en compte les codes du métier. «Elle a été réalisée en collaboration avec des journalistes», précise Valérie Vuille. Votre quotidien obtient ainsi la note de 3,5 sur 6.
Une action contre les violences sexistes et sexuelles
Vocabulaire réducteur
Qu’est-ce que pêche selon l’institut? «Les problématiques sont semblables à tous les médias», souligne Valérie Vuille. Pour mieux aborder les violences faites aux femmes, il est d’abord «essentiel d’utiliser les bons termes». Lors d’un compte rendu d’attouchements ou d’agression, les termes «masser» ou «peloter» par exemple minimisent la violence vécue en tant que telle. Selon DécadréE, La Liberté aurait omis d’utiliser le terme «féminicide» dans neuf articles sur onze traitant de ces affaires. Au total, 43% des papiers mentionnant des féminicides n’emploient pas ce terme. Accorder autant d’importance à ce mot sert à «montrer qu’il s’agit d’un phénomène d’ampleur», selon la directrice.