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Société

Les activistes climatiques en vogue sur les réseaux sociaux

De plus en plus de jeunes activistes vulgarisent les enjeux de la crise climatique sur les réseaux


28 août 2023 à 17:40

Temps de lecture : 1 min

Société » Dans une courte vidéo, il se moque gentiment de Neymar, qui a préféré se rendre en Arabie saoudite à bord d’un Boeing 747 privatisé… plutôt qu’en jet privé. Johan Reboul, 24 ans, est Le Jeune engagé sur Instagram et publie chaque jour ou presque des publications portant sur la crise climatique.

«Là pour parler de la planète et faire des blagues», annonce-t-il dans la description de sa page, suivie par plus de 90'000 personnes. «Mon engagement écologique a pris racine en 2016, lorsque mes pétitions en ligne contre l’utilisation de l’huile de palme dans la pâte à tartiner Nutella et dans les produits Lu ont récolté chacune 250'000 signatures», retrace-t-il par téléphone. Depuis, ce licencié en sciences politiques n’a cessé de dénoncer les injustices environnementales sur son site et ses réseaux.

Avec Thomas Wagner (Bon Pote), Camille Etienne (Graine de possible), le réalisateur Cyril Dion et des dizaines d’autres, Johan Reboul fait partie de cette nouvelle vague de personnalités en ligne. Ils ne ressemblent pas vraiment aux influenceurs traditionnels, ne sont pas journalistes non plus, mais produisent du contenu informatif. «Ils complètent l’action de sensibilisation et d’éducation aux enjeux environnementaux des institutions publiques et privées, des ONG, des médias, des artistes, etc.», observe Stéphanie Martin Vavasseur, assistante doctorante à l’Académie du journalisme et des médias (AJM) de Neuchâtel.

Elle prépare justement une thèse sur le rôle des entrepreneurs individuels dans la médiatisation de l’engagement environnemental. Selon la chercheuse, leur rôle de vulgarisateur est utile pour relayer les conclusions de rapports du GIEC par exemple, souvent «complexes et denses». Et de souligner que même cette dernière instance a reconnu leur importance de leaders d’opinion dans son rapport d’avril 2022 pour «l’adoption de technologies, de comportements et de modes de vie sobres en carbone».

Chacun son style

Chacun semble avoir son style. Bon Pote renvoie souvent à ses articles étayés sur son site et donne des pistes à ses abonnés pour répondre aux climatosceptiques. Camille Etienne s’aide de ses réseaux pour mener des actions de désobéissance civile, tandis que l’humoriste Swann Périssé propose des tutos pour mener des projets écolos chez soi. Hors présence en ligne, ils donnent des conférences, écrivent des livres ou participent à des documentaires.

Johan Reboul commence même à pouvoir vivre de son activisme. Comme les influenceurs traditionnels, il accepte des partenariats rémunérés, mais qui ont du sens. Récemment, il s’est allié à la SNCF pour promouvoir le train. Son prochain projet? Partir en train justement, jusqu’en Inde, avec une autre activiste, Victoria Guillomon alias Nouvel Œil, et réaliser un documentaire sur l’eau et le dérèglement climatique – projet qu’ils essaient de vendre à une chaîne télévisée.

Pourquoi ces nouveaux visages plaisent-ils autant? Johan Reboul tente une explication: «On connaît les codes des réseaux sociaux parce qu’on a grandi avec. J’utilise un ton humoristique parce que ça plaît. Le sujet du climat est déjà assez anxiogène comme ça.»

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