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Société

Le Musée de Morat réunit les œuvres de Fribourgeois qui ont fait voyager leurs pinceaux

L’exposition «En voyage» montre des créations d’artistes fribourgeois réalisées hors de Suisse.

Jean-Edouard de Castella a saisi l’Australie (image du haut) tandis que Paris a inspiré de nombreux peintres. A droite, un portrait signé par Jean-Joseph Crotti.

2 août 2023 à 19:52

Exposition » On n’y trouvera pas de Moléson dessiné sous toutes les coutures, ni de cathédrale Saint-Nicolas fendant un lac de brouillard, ni de beautés vulliéraines s’estompant dans des aquarelles délicates. Pourtant, toutes les œuvres présentées au Musée de Morat sont signées d’artistes fribourgeois dont beaucoup se sont aussi essayé à ces incontournables régionaux. Mais pour cette exposition En voyage, l’institution, en collaboration avec l’historien de l’art Philippe Clerc, a choisi justement de faire un pas de côté. Ou plutôt un pas hors des sentiers battus en montrant des créations réalisées hors de Suisse.

«Nous voulions présenter une exposition Beaux-Arts mais sans proposer du déjà-vu ou sans donner l’impression aux visiteurs qu’ils connaissaient ces œuvres», explique Denis Decrausaz, directeur du Musée de Morat. «Dans les livres d’histoire de l’art romand, les Fribourgeois sont toujours marginaux ou alors les auteurs partent de l’idée reçue qu’ils sont avant tout des peintres de sujets locaux, ce qui est en partie vrai, mais nous voulions montrer qu’ils n’étaient pas que cela.»

«Dans les livres d’histoire de l’art romand, les Fribourgeois sont toujours marginaux»
Denis Decrausaz

Le Grand Tour

C’est en effet la variété de leurs styles et des sujets traités qui frappe dans cet accrochage – on serait bien en peine de trouver une quelconque constante entre les créateurs. Ils se sont formés de la même manière que leurs contemporains. Sous l’Ancien Régime déjà, les Suisses les plus aisés apprenaient par la pratique car il n’existait pas de grande institution dans la Confédération. Ils faisaient le Grand Tour, un voyage initiatique en Europe. Grâce à la démocratisation du tourisme au XIXe siècle, davantage de peintres se sont aventurés dans ce périple et nous voyons ici ce qu’ils en ont ramené. François Bonnet a par exemple saisi des scènes typiquement romaines dans des tableaux montrant un marché aux poissons ou du linge suspendu dans les rues.

Les artistes profitaient aussi de ces séjours pour fréquenter les académies, comme l’illustrent les dessins de Reichlen ciselant l’anatomie humaine. Plus insolite est le travail de Raymond Buchs dont les années berlinoises au sein d’un bureau de graphisme ont abouti à de remarquables œuvres. Des Fribourgeois croquent Paris, en racontent la mer de toits ou Montmartre. Paul Hogg – ce peintre est une des découvertes de l’accrochage – s’est même essayé au cubisme.

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