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Société

La photographie, la rue, les gens, la vie

Star des réseaux sociaux, Davide Nestola va à la rencontre d’inconnus muni de son objectif et de son audace

Invité du lundi; Davide Nestola, photographe bien connu des réseaux sociauxCharly Rappo

Elsa Rohrbasser

Elsa Rohrbasser

13 mai 2023 à 18:48

Temps de lecture : 1 min

Fribourg» Ils sont 170 000 à suivre ses contenus sur Instagram, près du double sur TikTok. Fribourgeois de 31 ans, Davide Nestola a fait son trou sur les réseaux sociaux «en partageant des histoires humaines». Avec Timur, Luis, Charlotte, Jana, Elizabeth et bien d’autres inconnus croisés dans la rue de Romont, au Mexique, à Tokyo ou ailleurs, le photographe/vidéaste partage un moment qu’il immortalise. Il en ressort de savoureuses tranches de vie, celle de Monsieur et Madame tout le monde. 

L’oeil et le doigt vifs, Davide Nestola a l’image et les gens dans le sang. Italien d’origine scolarisé en allemand, le francophone passe de l’anglais à l’espagnol sans difficulté. Oser, «tchatcher», mettre à l’aise, ça il sait faire. Tout ce qu’il faut pour percer la carapace de ses modèles.

Comment devient-on photographe de rue?

Davide Nestola: Pour moi, tout a commencé en 2019, lors d’un tour du monde. Habitué à faire des vidéos depuis plusieurs années, je me suis mis à capter des interactions dans les rues de Tokyo. Un câlin, une tape sur l’épaule, quelqu’un qui boit son café: toutes ces petites choses du quotidien qui nous échappent me sont apparues sous une forme d’art. Les nombreux retours positifs m’ont encouragé à continuer sur cette voie-là.

 

Quel est votre modus operandi?

Je fonctionne à l’intuition. Si au premier regard, je perçois chez une personne quelque chose de positif, un style vestimentaire différent, une singularité physique, je l’accoste en lui expliquant ma démarche. Il m’arrive aussi d’approcher des gens moins «visuels», où l’histoire derrière est moins évidente de prime abord.

La démarche est intrusive. Trop pour certains?

Les râteaux font partie du jeu, il n’empêche, la part de rejets est mineure. C’est très suisse de ne pas vouloir déranger. Pourtant, les gens participent volontiers.

D’où vient cette envie de mettre en lumière les gens de l’ombre?

Comme beaucoup de personnes de mon âge, je me suis occupé sur TikTok et Instagram pendant la pandémie. J’y ai découvert des photographes de rue et tous ne mettaient en lumière que des individus dont les standards de beauté correspondent à ceux de la société. La photo de top model retouché, ça ne me parle pas. Je me suis mis en tête de faire mieux, autrement. Et ça a cartonné.

Comment vous considérez-vous: artiste ou tiktokeur?

Je me vois comme un artiste, pas comme un influenceur. Plus simplement, je suis un passionné des gens et des interactions.

Que diriez-vous au Davide de 2013 si vous en aviez le pouvoir?

Le Davide d’il y a 10 ans était un Davide qui commençait à faire des vidéos sur internet. Il voulait se montrer. Il y avait une énergie pas très saine. Je lui dirais de ne pas lâcher, qu’une meilleure version est à venir. Et que cette dernière va lui ouvrir des portes.

Lesquelles?

La visibilité que j’ai acquise sur les réseaux sociaux me permet de vivre des histoires que je raconte. Des marques commencent à me contacter pour des collaborations, même si, à ce stade, mon gagne-pain vient essentiellement de l’événementiel et des demandes privées.

Naissance

Le 2 janvier 1992 à Fribourg. Grandit à Granges-Paccot avec sa mère et son grand frère. Célibataire.

Formation

ECG santé (avec matu) puis CFC d’opticien de 2013 à 2016. Profession qu’il exerce jusqu’en 2022. Vit depuis à 100% de la photo et de ses vidéos.

Hobbys

La photographie, les jeux vidéo, la lecture, le football et les voyages. 

Le buzz de votre vidéo de Michel Simonet, le cantonnier à la rose, a-t-elle accéléré les choses?

Pour lui clairement (rires), il a vendu beaucoup de livres. En étant visionnée 7 millions de fois, cette vidéo m’a apporté plus de notoriété en Suisse et dans le canton. Tous les deux ou trois mois, il y a une vidéo qui fonctionne mieux que les autres. A chaque fois, je fais un petit saut en avant.

Pour un photographe de rue, qu’est-ce qu’une journée réussie?

Je n’aime pas trop cette question. C’est très occidental de réussir et cela induit de se mettre la pression. Il faut accepter les journées sans et vivre le moment présent.

Une rencontre marquante?

Je les aime toutes, mais j’en reviens souvent à ce Suisse allemand de Morat. Ses dreadlocks m’ont interpellé. Après m’avoir raconté son amour de la Jamaïque, il m’a demandé de quelle couleur était un tournesol. Jaune, brun? Non, vert, si tu le regardes depuis derrière. La vie est une question de perspective.

Et de développement personnel dans votre cas, on se trompe?

C’est une grande partie de mon quotidien. Je médite et lis des livres sur la spiritualité. Dans la société, c’est noir/blanc, gauche/droite. On oublie que la vie est un spectre à trop se montrer agressif envers l’opinion de l’autre.

On sent le vécu de l’arbitre de foot…

Je ne le suis plus. En revanche, je fais toujours partie du club sportif des arbitres fribourgeois. Nous organisons des matches contre des 5e ligue, avec un joueur de l’équipe en question qui arbitre. Une bonne façon de sensibiliser les joueurs. 

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