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Tendance. et si on lavait nos habits une seule fois par mois?

Faire moins de lessives devient tendance et avec, la remise en question de nos normes sociales


21 août 2023 à 17:40

Temps de lecture : 1 min

Société » Laver son tee-shirt après trois, quatre voire cinq usages ou ne passer son jeans à la machine qu’en cas d’extrême nécessité? Les Anglo-Saxons lui donnent le nom de low wash, lavage minimal ou no wash, pas de lavage. D’aucuns poussent le vice plus loin en ne lavant leurs affaires qu’une fois tous les six mois, pointe même le quotidien britannique The Guardian. Depuis quelque temps, le mouvement gagne des adeptes dans les pays occidentaux particulièrement sensibles à la propreté. Et en Suisse, sommes-nous capables de faire moins de lessives?

Maude Seydoux n’a pas attendu qu’on donne un nom à la tendance pour remettre en cause cette norme sociale bien ancrée. Répondant à notre appel à témoigner, elle se souvient avoir eu le déclic durant la période Covid: «Je portais des leggings ou trainings plusieurs jours en télétravail, car je ne transpirais pas dedans. Je me suis rendu compte qu’il n’y avait pas besoin de les laver autant.» Depuis, elle lave la plupart de ses vêtements à 30 degrés, toutes les deux semaines. Jeanne Morand aussi a repensé ses lessives. «C’est en discutant avec une copine que je me suis dit que j’allais essayer de tout laver à 30 degrés, sans distinction.» De temps en temps, elle fait une cuite de sous-vêtements, linges et draps à 60 degrés. «En tant qu’adulte, on n’a pas besoin de faire bouillir le linge pour le nettoyer», assure pour sa part Bettie B. Les trois femmes font le même constat: les pièces de vêtement sont moins abîmées. Et pour espacer les lavages, rien de tel qu’une bonne aération des vêtements. «Les gens ont peur de sentir mauvais, mais on s’en rend très vite compte si c’est le cas», insiste Maude Seydoux.

En plus de préserver les couleurs et les fibres des habits, faire moins de lessive a forcément un impact écologique: moins d’énergie et d’eau sont consommées. «Ça fait partie des petits gestes du quotidien. Au même titre que de couper l’eau pendant qu’on se lave les dents, d’acheter local et bio ou des vêtements de seconde main», souligne Jeanne Morand. «La lessive n’est pas le poste qui consomme le plus, mais elle touche tout le monde», relève Marlyne Sahakian, docteure en études du développement et professeure en sociologie à l’Université de Genève. Entre sa fabrication, son transport et son entretien, l’empreinte carbone du vêtement est lourde, observe cette spécialiste, interviewée récemment par la RTS sur le phénomène.

Un jeans, un mois

Marlyne Sahakian aime remettre en question les normes sociales liées à la propreté, particulièrement importantes en Suisse. En 2017, elle a mené une expérience intitulée le Jeans Challenge, en partenariat avec l’association Terragir. Inspirée d’un défi similaire en Australie, le Jeans Challenge a réuni quinze participants de Meyrin qui ont porté le même jeans au moins cinq fois par semaine pendant un mois sans le laver. «On est arrivé à une époque où on a plus d’habits que jamais et où on les lave plus que jamais!» s’étonne la chercheuse.

Le défi préposait de réfléchir à ces cycles de lavage, souvent hérités d’habitudes familiales. «Il permet une rupture avec la routine et de se donner un espace-temps où l’on soulève le rideau pour observer et remettre en question certains standards.» S’ils étaient tous très préoccupés par la propreté de leur pantalon durant les deux premières semaines, Marlyne Sahakian a observé chez les participants une phase de détente durant la deuxième moitié de l’expérience. «En outre, le challenge a permis de réexaminer d’autres postes énergétiques du ménage.» Et de mettre en évidence le fait que 28,2% de l’énergie totale en Suisse et 32,8% de l’électricité sont consommés par les ménages.

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