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Vaud

Commentaire. Séisme politique, Vaud à droite toute

Le Conseil d'Etat a basculé à droite dimanche.JEAN-CHRISTOPHE BOTT/© KEYSTONE / JEAN-CHRISTOPHE BOTT

Mélanie Gobet

Mélanie Gobet

10 avril 2022 à 21:50

La terre  «politique» a tremblé dimanche dans le canton de Vaud. Alors que les élections cantonales semblaient jouées d’avance il y a quelques mois à peine, un incroyable renversement de majorité au Conseil d’Etat s’est produit, la gauche cédant le pouvoir à la droite. La surprise est de taille à plusieurs égards. La droite elle-même n’en parlait pas, n’évoquait pour ainsi dire jamais un tel scénario. On sentait plutôt des inquiétudes de voir le Grand Conseil passer à gauche (il continuera à pencher à droite avec les Vert'libéraux en pivot). En clair, le statu quo était privilégié, avec un rapport 4/3 en faveur de la gauche à l’exécutif.

C’est une surprise aussi parce que l’Alliance vaudoise a paru à tout le monde ou presque comme bancale puisqu’elle n’englobait pas les Verts’libéraux, formation en vogue, mais Le Centre, un parti sans aucun poids, et une inconnue alémanique de 29 ans Valérie Dittli qui le préside. Enfin, l’issue du scrutin paraissait ne souffrir guère de doute parce que la liste de gauche affichait une force et une expérience inégalées, sans même parler de la vague verte. Avec des conseillères d’Etat socialistes, Nuria Gorrite, Rebecca Ruiz et Cesla Amarelle, extrêmement actives et présentes dans la vie politique et médiatique. Mais la démocratie a ses charmes et sa cruauté. Elle rappelle à tous les experts, observateurs, sondeurs et journalistes que rien n’est joué avant que les résultats définitifs ne sortent des urnes. C’est bien la population qui tranche, même si elle a de la peine à participer à des élections qui décideront de l’orientation du canton, dans sa vie très quotidienne comme dans ses grands choix de société.

On doit se réjouir de cette liberté des électrices et électeurs. On peut aussi s’inquiéter de la suite, d’un canton devenu monocolore ou presque, qui dit adieu à un compromis efficace gauche-droite qui lui a tant réussi et doit se préparer à une vie politique nettement plus rude. Quant à l'inexpérimentée Valérie Dittli (photo ci-dessous), le plus difficile commence pour elle. 

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