Broulis. «Du plaisir, j’en ai eu pendant 20 ans»

Finances publiques » Particulièrement en verve ce mercredi, Pascal Broulis a pu présenter une nouvelle fois des comptes «solides» pour le canton de Vaud. Alors qu’il quittera ses fonctions de ministre des Finances à la fin juin, l’élu a souligné que «conseiller d’Etat n’était pas un métier. On vous prête un poste et il faut savoir passer le témoin (…) C’est du bonheur et du plaisir, j’en ai eu pendant 20 ans», a-t-il affirmé.

Peu avant de tirer sa révérence, le grand argentier n’a pas caché que les jalons avaient déjà été posés pour le budget 2023 et qu’ensuite la nouvelle majorité cantonale sortie des urnes devrait marquer sa volonté, tout en étant encadrée par un ensemble de lois très contraignantes, mais qui laissent place à de la souplesse. Pour la personne qui lui succédera aux Finances, Pascal Broulis a rappelé qu’il fallait commencer par dire non aux demandes des uns et des autres, puis réfléchir et céder «avec parcimonie».

Elections cantonales vaudoises: claque à gauche, la droite jubile

C’est le syndrome de la plaque de chocolat. «Il ne faut jamais donner une plaque de chocolat, il faut donner carré par carré. Sur une plaque, vous avez six bandes de 4 carrés, ça fait 24 jours, c’est quasi un mois ouvrable. Si chaque jour, vous donnez un carré, vous tenez le mois. Avec ce système, je sais que je vais me faire engueuler, me faire traiter de grand méchant loup, ce n’est pas grave», a raconté Pascal Broulis.

Des comptes solides

La fierté du ministre, après 20 ans au même poste, consiste aussi à laisser au nouveau gouvernement «des comptes 2021 solides qui permettent de préparer la prochaine législature». Sur 20 comptes présentés, trois se sont révélés négatifs, quant aux budgets, 14 ont été positifs et 6 négatifs, a-t-il rappelé.

Malgré le «poison» du Covid, malgré la guerre en Ukraine et ses multiples répercussions, les comptes 2021 affichent un excédent de revenus de 14 millions de francs, alors que le budget tablait sur un déficit de 164 millions. De plus, le résultat comprend des «écritures de bouclement» à hauteur de 674 millions de francs. Celles-ci concernent la transition énergétique (200 millions), l’accord avec les communes (un préfinancement de 125 millions pour le rééquilibrage) ainsi que des amortissements supplémentaires et des préfinancements spécifiques. L’ensemble des dépenses liées à la pandémie pour un montant net de 270 millions de francs est également absorbé. La facture sociale, qui déchire les communes et l’Etat, est d’ailleurs en baisse, passant de 844 millions en 2020 à 795 millions l’an dernier pour la partie payée par les communes.

Dette stabilisée 

En 2021, les charges brutes de l’Etat se sont élevées à 11,864 milliards. Les secteurs en croissance sont la formation, la protection de la jeunesse et la culture (+97 millions), la santé et le social (+50 millions). Le montant des revenus a atteint quant à lui 11,878 milliards de francs, soit une augmentation de 804 millions par rapport aux comptes 2020. Une progression que le canton assortit d’une précision de taille: l’écart provient d’éléments non fiscaux et non pérennes, dont l’augmentation de 454 millions de francs des coûts du Covid financés par la Confédération et la hausse de 124 millions de la redistribution du bénéfice de la Banque nationale suisse (BNS).