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Université. «Ma priorité a toujours été d’aboutir à un consensus»

Rectrice de l’Université de Fribourg depuis 2015, Astrid Epiney s’apprête à passer la main. Elle revient sur neuf années marquées par un certain nombre de crises, mais aussi par une consolidation du lien de confiance tissé avec les autorités politiques.

Astrid Epiney tient les rênes de l’Alma Mater fribourgeoise depuis 2015. Elle quittera officiellement le rectorat le 1er février. © Jean-Baptiste Morel

22 janvier 2024 à 17:00

Temps de lecture : 1 min

Après deux mandats consécutifs à la tête de l’Université de Fribourg, la rectrice Astrid Epiney (58 ans) s’apprête à passer la main. Interview bilan à quelques jours d’une passation des pouvoirs qui lui permettra de dédier davantage de temps à l’enseignement et à la recherche au sein de la Faculté de droit, où elle se consacre au droit international, au droit européen et au droit public suisse.

Etes-vous soulagée de quitter votre fonction?

Astrid Epiney: Je ne le dirais pas de cette manière (sourire). Les mandats ont un début et une fin, et j’avais annoncé il y a un moment déjà que je n’en accomplirais pas plus de deux. Mais j’ai beaucoup aimé ma fonction de rectrice, et il vaut la peine de s’engager pour cette université. «Soulagée» n’est donc pas le bon terme, même si je me réjouis de retrouver davantage de temps pour l’enseignement et la recherche, que je n’ai d’ailleurs jamais totalement abandonnés. Je pense aussi qu’il est bon pour l’institution de voir arriver de nouvelles personnes avec leurs profils propres.

Votre successeure Katharina Fromm est issue de la Faculté des sciences, qui n’a cessé de gagner en importance. Assiste-t-on à un repositionnement stratégique de l’Université de Fribourg en matière de recherche et de formation?

L’avenir nous le dira. Mais c’est un fait que la Faculté des sciences et de médecine, qui perdait encore des étudiants au début des années 2000, s’est repositionnée et a gagné en importance. Le don d’Adolphe Merkle (plus de 100 millions de francs ayant notamment permis de créer l’institut portant son nom, ndlr) y a contribué. La faculté s’est aussi profilée dans plusieurs domaines spécifiques, notamment en sciences des matériaux, sciences de la vie, sport et médecine ou encore interactions humain-machine. Cette dernière thématique a une composante interdisciplinaire importante, tout comme les sciences de l’alimentation qui seront renforcées par la création d’un nouvel institut. Le profilage est une notion clef pour notre université. En ce sens, le développement de la Faculté des sciences et de médecine a été important pour profiler Fribourg en tant qu’université complète, proposant l’ensemble des filières de formation et de recherche tout en profitant des opportunités de l’interdisciplinarité.

Vous avez eu à gérer plusieurs crises durant vos deux mandats: relations difficiles avec l’Union européenne, augmentation des taxes universitaires demandées aux étudiants ou encore Covid-19. Laquelle vous a-t-elle causé le plus de tracas?

Je dirais que l’épisode de l’augmentation des taxes universitaires, en 2017, a été assez difficile à vivre. Cette décision a été prise par le Conseil d’Etat sur demande du rectorat au vu de la situation financière très difficile de l’université. Il a fallu tenir bon. C’est l’un des rares épisodes de ma vie professionnelle où j’ai eu l’impression que le fait d’être une femme a été un désavantage. Les affiches sexistes à mon encontre collées dans les toilettes de l’université n’ont, à mon avis, pas suscité la réprobation qu’elles méritaient.

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