Egalité. Fribourg accepte un congé menstruel et devient pionnier en Suisse

Les douleurs liées aux menstruations seront désormais reconnues au sein du personnel de la ville de Fribourg. Le parlement communal a accepté lundi soir, par 49 voix contre 13 refus et 13 abstentions, d’inscrire dans son règlement du personnel le droit à un congé menstruel de trois jours par mois sans certificat médical. La proposition émanait de cinq élues du Conseil général, les trois vertes Margot Chauderna, Laura Zahnd et Giulia Tognola, ainsi que de la socialiste Leyla Seewer et de la vert’libérale Ana Teresa Fontes Martins.

Les initiantes ont choisi la voie rapide de la proposition, laquelle permet de voter directement sur un changement de loi, plutôt qu’un postulat, qui génère une étude sur le sujet. Alors qu’un essai pilote pour un congé menstruel a été lancé à Zurich et qu’un postulat est également à l’étude à Lausanne, la ville de Fribourg devient ainsi pionnière parmi les collectivités suisses, en prenant une telle décision sans délai.

«Un poignard dans le ventre»

«Une douleur vous cloue sur place comme si on venait de vous enfoncer un poignard dans le ventre. Mais vous tenez bon, vous vous levez, vous avez la nausée et la douleur revient. Si vous n’étiez pas une personne menstruée, vous n’iriez pas travailler», a déclaré lundi soir Margot Chauderna, pour illustrer l’effet que les dysménorrhées peuvent produire. Ce terme désigne «des douleurs qui apparaissent durant les menstruations».

Les dysménorrhées «peuvent durer plusieurs jours et se manifester sous diverses formes: douleurs dans le bas-ventre, le dos et les jambes, maux de tête, nausées, vomissements, gonflement des seins et du ventre, fatigue, sensibilité exacerbée et variations d’humeur», souligne le texte des élues. Sans compter que «des dysménorrhées plus graves et encore trop méconnues liées à une endométriose, un fibrome ou un polype, par exemple, peuvent encore empirer la liste des symptômes».

Briser un tabou

Le règlement du personnel de la ville de Fribourg stipule déjà qu’une personne peut se trouver en congé-maladie pendant trois jours sans avoir à produire de certificat médical. Qu’est-ce qu’un tel congé y change?