Comment réduire les émissions de gaz à effet de serre dans le canton?

CO2 » «L’Etat et les communes veillent à atteindre une réduction d’au moins 50% des émissions directes du canton par rapport à 1990 d’ici à 2030 et zéro émission nette d’ici à 2050.» Le Grand Conseil a scellé le 30 juin dernier ces objectifs dans la loi sur le climat (LClim), publiée vendredi dans sa version finale. D’où part-on? Vers quoi va-t-on? Réponses avec Melinda Zufferey-Merminod, cheffe de la section climat du Service de l’environnement, et le collaborateur scientifique Paul Rwakabayiza, chargé, notamment, de la quantification des émissions de gaz à effet de serre.

Réduire nos émissions directes de 50% d’ici à 2030, qu’est-ce que cela signifie au juste?

M. Zufferey-Merminod: On distingue de manière standard trois types d’émissions de gaz à effets de serre (GES) induites par les activités humaines du canton: les émissions directes (scope 1), dans le canton; les émissions indirectes (scope 2) liées à la production d’électricité importée, par exemple la combustion d’une centrale à gaz; et enfin les émissions indirectes induites hors canton, en Suisse et à l’étranger (scope 3) pour la consommation fribourgeoise de services et de biens, comme l’achat d’une voiture. Les objectifs d’atténuation de la LClim se réfèrent aux émissions directes de GES en 1990. Elles sont estimées, pour le canton, à 1,8 million de tonnes équivalent CO2. On vise donc un objectif de 0,9 million de tonnes pour 2030.

P. Rwakabayiza: Ces émissions directes s’élevaient à 1,6 million de tonnes éq.-CO2 en 2017. La diminution est donc déjà amorcée. J’ajoute qu’en 2017, les émissions indirectes représentaient 0,2 million de tonnes (scope 2) et 2,2 millions de tonnes (scope 3), quantité que la LClim vise aussi à réduire, mais sans fixer d’objectif.