Logo

Forum/Courrier des lecteurs

A Gaza, le triomphe de la barbarie


14 novembre 2023 à 13:10

Temps de lecture : 1 min

Le nombre d’enfants de Gaza tués en un mois par l’armée israélienne a dépassé celui enregistré durant 2022 dans l’ensemble des zones de conflits: il y en a près de 4400 (sur un total de 11 000 victimes). Ce chiffre va encore grossir avec la poursuite de l’incursion israélienne qui, rappelons-le, a été lancée en représailles aux meurtres odieux de 1400 Israéliens, commis le 7 octobre dernier par le Hamas palestinien. On pouvait bien sûr s’attendre à des représailles, mais pas d’une telle ampleur, violant au surplus les règles du droit international: les bombardements israéliens ont visé de manière indiscriminée écoles, zones résidentielles, hôpitaux, ambulances… jusqu’à l’église orthodoxe de Gaza. S’y ajoutent les morts de journalistes, de personnel de l’ONU et d’organisations humanitaires. L’enclave de Gaza est devenue un mouroir à ciel ouvert, soumis à un blocus qui prive sa population d’eau, d’électricité, de carburant et de médicaments.

Des voix indignées se sont fait entendre un peu partout, qui fustigent les agissements de l’armée israélienne et réclament un cessez-le-feu: Craig Mokhiber, directeur du bureau new-yorkais du Haut-Commissariat des droits de l’homme à l’ONU, vient d’envoyer sa lettre de démission, dénonçant l’inaction de la communauté internationale face à ce qu’il considère comme un génocide. Pour la directrice exécutive de l’Unicef, Catherine Russell, Gaza est devenu un cimetière. Et selon Human Rights Watch, les actions israéliennes «constituent des crimes contre l’humanité, d’apartheid et de persécution à l’égard des Palestiniens».

Mais Netanyahou n’en a cure: disposant d’une complicité passive des Américains et Européens, il poursuit les bombardements et les incursions militaires, tandis que son ministre du Patrimoine a déclaré que l’une des options, dans la guerre contre le Hamas, serait de larguer une bombe nucléaire sur la bande de Gaza. Cela en dit long sur l’état d’esprit qui prévaut dans les couloirs du pouvoir israélien, où tout récemment encore a circulé un document suggérant de transférer et d’installer les Gazaouis dans le Sinaï égyptien. Bien que constituant un grave crime de guerre, ce scénario a toujours été présent dans le narratif des mouvements religieux et d’extrême droite israéliens. Et ceux-ci sont aujourd’hui au pouvoir, faisant courir un risque énorme d’embrasement dans la région, mais aussi une menace existentielle pour l’Etat d’Israël.

L’Histoire nous montre que la brutalité seule n’a jamais rien résolu. Seules les négociations peuvent mettre un terme à des conflits, même longs. Tuer et détruire n’est pas difficile quand on possède, comme Israël, une supériorité militaire sur l’ennemi. Mais toutes les forces du monde n’arrivent jamais à bout de la volonté d’un peuple, du droit d’un peuple à la survie. Une fois toutes les victimes pleurées, il faudra bien repenser à une paix entre Israéliens et Palestiniens et nécessairement changer de politique. Il n’y aura pas de paix sans justice.

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus