Expo «Game Over» au Musée suisse du jeu. un panorama des possibles numériques

En cet après-midi, Mario Kart fait le bonheur d’une nuée d’adolescents découvrant la Nintendo 64, probablement aussi antique à leurs yeux que les jeux d’échecs millénaires trônant dans les vitrines avoisinantes. Mais l’exposition Game Over, présentée au Musée suisse du jeu à La Tour-de-Peilz (VD), a le grand mérite de s’aventurer aussi hors des circuits balisés de la pop culture pour explorer des univers artistiquement plus travaillés, singuliers, déroutants parfois. «L’idée de cette exposition temporaire, tirée d’un projet plus ample présenté ce printemps au Quartier général à La Chaux-de-Fonds, est d’affirmer le jeu vidéo comme une forme d’art en soi, de montrer qu’il s’intègre véritablement dans l’art contemporain», défend Selim Krichane, nouveau directeur de l’institution, à qui l’on doit cette sélection d’une quinzaine d’œuvres, dont douze sont jouables.

Si le jeu vidéo était un paysage, il n’aurait pas de frontières, quelques sommets très populaires et d’immenses champs de jachère; on s’y promène, la curiosité en éveil. Dans un espace sombre à la muséographie soignée se déploie un bref panorama des possibles numériques, courant de 2007 à aujourd’hui, qui donne à découvrir toute la richesse graphique, sonore mais aussi narrative ou conceptuelle de cet art interactif.