Fribourg » Gjon’s Tears and the Weeping Willows, Crème Solaire, Pablo, Lakna, Simon Clerc, LePhar et Antoino ont tous un point commun: ils sont passés par La Gustav.
Cette académie pour les musiques actuelles est installée à la Cultur Manufactur en Basse-Ville de Fribourg, près du pont du Milieu, pour que les sonorités aient elles aussi envie d’enjamber la Sarine. Elle fête ses cinq ans, soit son lustre, et en a donné à la création pop, rock, rap ou électro. Retour sur ce projet unique.
Cette académie porte le nom de scène du multi-instrumentiste Pascal Vonlanthen qui a fait exploser la barrière de rösti à coups de pop pendant des années en incitant les auditeurs à «se casser avec ce chat» ou «à aller vers le sud». Comment tout a-t-il commencé? «J’avais envie de me retirer de la scène. Je suis parti à Hauterive chez les capucins pour réfléchir à une solution. Je souhaitais jeter des ponts entre les cultures, entre les musiciens et j’avais aussi mon bagage de pédagogue», explique le Fribourgeois. Avec Gerhard Andrey, Peter Kaeser et Grégory Grin, ils donnent corps à cette idée et créent une association. «Nous voulions un projet qui dure plusieurs années mais qui commence à Fribourg, avec des Fribourgeois. C’était un peu freestyle», reconnaît le Singinois. Une vingtaine de jeunes embarquent pour cette première volée dont Gjon et Crème Solaire. La Gustav académie (désormais elle s’appelle seulement La Gustav) commence alors à briller.
«C’était clair dès le départ: ce projet devait émerger de Fribourg, car c’est un lieu charnière. Nous voulions une formule bilingue, inclusive, avec une parité hommes-femmes», martèle Gerhard Andrey, président de l’association, conseiller national vert et ami de CO de Pascal Vonlanthen. Les musiciens, qui ont déjà un projet et du talent en poche, sont sélectionnés lors d’auditions. «Pendant un an, ces jeunes intéressés par les musiques actuelles bénéficient d’un accompagnement pour comprendre comment travailler et pour saisir les mécanismes du marché. Petit à petit, il s’est créé un énorme réseau car chaque année nous rajoutons une vingtaine de talents.»
