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Lucky Luke. à l’ouest, Fini le Steak!

Lucky Luke rencontre les pionniers de la défense animale dans un nouvel album respectueux de la tradition mais néanmoins malicieux

Grands espaces, humour et nobles sentiments: rien ne manque dans ce nouveau Lucky Luke dans les pages duquel, on s’en doute, les Dalton bien que fort occupés font une apparition hilarante.

21 octobre 2022 à 18:39

Bande dessinée » D’ordinaire le cow-boy solitaire est plutôt du genre altruiste. Ce matin pourtant, c’est à lui, rien qu’à lui, que Lucky Luke pense. Dans le silence de la grande prairie, son estomac gargouille, supplie. Pour faire court: Luke a «la dalle». Il éperonne sans ménagement Jolly Jumper, son inséparable monture, pour arriver le plus rapidement possible au saloon de Cattle Gulch. Comme son nom l’indique, Cattle Gulch est une ville d’éleveurs, le genre d’endroit où l’on mange de la viande rouge dès le petit déjeuner. Déjà Lucky Luke est attablé, sur le point de passer commande d’un demi-kilo de barbaque.

Manger des légumes

Dans le silence de la grande prairie, son estomac gargouille, supplie. Pour faire court: Luke «a la dalle»

Las, des cris en provenance de la rue attirent son attention. Pas de doute, des «braves gens» s’apprêtent à lyncher un homme, un étranger du nom d’Ovide Byrde. Son crime: aimer et protéger les animaux. Pire encore, celui qui se présente comme le président (et unique membre) de la société protectrice des animaux du comté aimerait convaincre ses semblables de manger des légumes plutôt que du bœuf! Luke trouve cette idée bizarre mais comme il a horreur de l’injustice et de la violence, il décide de protéger ce personnage original.

En le raccompagnant jusqu’à son ranch, il constate qu’Ovide Byrde a recueilli plus d’une centaine d’animaux, toutes espèces confondues, lesquels ont pour lui une affection sans bornes. Au milieu de ce cheptel pittoresque, Lucky Luke aperçoit bientôt Rantanplan, le chien le plus bête de l’Ouest! Ce même Rantanplan qui, quelques heures plus tard, revient de la vieille mine d’or voisine, en tenant dans sa gueule une pépite grosse comme le poing! Soudainement, Byrde devient l’homme le plus riche de la région. Conseillé par un bandit sans scrupule, le doux rêveur recrute alors un gang de desperados végétariens pour l’aider à imposer sa vision du bien-être animal…

Droit sur sa monture

Dès la disparition de Morris en 2001, les fans de Lucky Luke ont rarement eu la vie facile. Passée entre les mains de différents auteurs, la mythique et savoureuse série a perdu en qualité et parfois même touché le fond à cause de scénarios paresseux, incapables en plus de respecter l’esprit imposé jadis par Morris et Goscinny. Ces heures sombres s’apparentent désormais à de l’histoire ancienne. Depuis qu’Achdé et Jul se sont vu confier sa garde, «l’homme qui tire plus vite que son ombre» se tient de nouveau bien droit sur sa monture, prêt à voler au secours des plus faibles avant de filer, toujours plus à l’ouest, dans la lumière imposante du soleil couchant.

Achdé et Jul font découvrir à leur héros les pionniers de la société protectrice des animaux et du végétarisme

L’Arche de Rantanplan disponible depuis ce week-end dans toute la francophonie est le quatrième album d’un duo aussi créatif que respectueux.

Après avoir invité Lucky Luke au sein d’une famille juive remuante et sympathique (La Terre promise), après l’avoir promené sur les bords de la Seine (Un Cow-Boy à Paris), après lui avoir fait connaître l’horreur du Sud esclavagiste (Un Cow-Boy dans le coton), Achdé et Jul font découvrir à leur héros les pionniers de la société protectrice des animaux et du végétarisme. Dans ce récit mouvementé, drôle et tendre, le personnage d’Ovide Byrde se présente comme le disciple dévoué d’Henry Bergh, le fondateur de la SPA américaine qui entreprit en 1866 une tournée dans l’Ouest afin de promouvoir le respect envers les animaux.

L’Arche de Rantanplan démontre que les combats les plus nobles peuvent mener à la tyrannie lorsque la volonté de soumettre passe avant le souci du dialogue

Une fois encore, le scénario de Jul se révèle un petit bijou d’humour et de clairvoyance, parfaitement mis en images par Achdé. Sans aucune méchanceté, dans la joie et la bonne humeur, L’Arche de Rantanplan démontre que les combats les plus nobles peuvent mener à la tyrannie lorsque la volonté de soumettre passe avant le souci du dialogue. Un grand cru!

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