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Culture

Fribourg. L’exposition de Séverine Emery-Jacquier présente une non-maquette du Caire

Le Labo urbain expose le fruit de la résidence Cairo XYZ de l’artiste céramiste Séverine Emery-Jacquier.

Les impressions 3D en céramique de Séverine Emery-Jacquier dessinent des maquettes imaginaires. © Jean-Bapiste Morel

25 janvier 2024 à 02:00

Temps de lecture : 1 min

Fribourg » L’espace culturel Le Labo urbain, au cœur de la ville de Fribourg, expose les impressions 3D en céramique de l’artiste Séverine Emery-Jacquier. Inspirés par son expérience dans le cadre de la résidence Cairo XYZ, projet organisé par la Conférence des villes en matière culturelle (SKK-CVC), ces labyrinthes en argile dessinent les «fausses» maquettes d’une ville éprouvante et éprouvée.

L’artiste, installée au Caire d’août 2023 à janvier 2024, devient témoin de ce qu’elle estime être la politique génocidaire exercée en Palestine durant cette même période et de sa couverture médiatique en Egypte. Vivant à trois cents kilomètres du conflit armé, elle tente de traduire en céramique à la fois la stupeur et la nécessité d’une voix inébranlable pour faire face à l’innommable.

Une ville sans piétons

Partie en Egypte avec la certitude que «Le Caire n’est pas une ville où l’on peut débarquer avec un projet déjà structuré», Séverine Emery-Jacquier découvre un espace urbain compliqué, imprévisible, éreintant. Dans cette mégapole redessinée au bulldozer et traversée par des autoroutes qui engloutissent habitations et monuments, elle parcourt encore et encore des rues dont les trottoirs défoncés, envahis par les voitures et les livraisons des commerces, ne laissent guère de place au passage.

Les obstacles du corps sont aussi des entraves au regard dans cette architecture cloisonnée et chaotique: en dehors des sites touristiques, il n’est guère possible de photographier le tissu urbain, hautement surveillé, sans qu’un policier ne vous demande fermement une autorisation officielle et n'efface vos photos.

L’artiste, désirant retranscrire dans un autre espace ces déambulations, imagine un dispositif entre Fribourg et Le Caire à même de matérialiser la difficulté de ce quotidien. A travers l’installation d’une imprimante 3D, propriété de l’atelier de création céramique 1280° dont elle est la cofondatrice, Séverine Emery-Jacquier fait appel à un autre imaginaire que celui d’une céramique faite à la main.

Sur un programme de dessin, l’artiste crée depuis sa résidence une maquette qu’elle traduit en «langage texte» qu’elle dépose ensuite dans un dossier informatique utilisé par ses collègues fribourgeoises pour programmer la machine. C’est sur la base de ces données virtuelles que la machine, outil controversé parmi les céramistes, dispose des bandes d’argile pour former d’étranges volumes.

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