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Écrans

«Revoir Paris». y a-t-il une vie après l’attentat?

La cinéaste Alice Winocour raconte, avec Virginie Efira, la reconstruction d’une survivante

Rescapée d’un attentat dans un restaurant parisien, Virginie Efira tente de retrouver le chemin d’une vie normale.

6 septembre 2022 à 16:05

Revoir Paris » Les serveurs tournent frénétiquement entre les tables, deux touristes asiatiques font un selfie devant un plat d’escargots, un gâteau d’anniversaire étincelant traverse la salle… Scène banale d’une soirée au restaurant. Dans un coin, Mia boit un verre en attendant que l’orage qui douche les rues de Paris s’estompe. Lorsqu’elle revient des toilettes, l’horreur survient. Un homme lourdement armé ouvre le feu dans le restaurant. Mia se cache au milieu des corps inanimés. En ce soir de novembre, sa vie bascule. Elle ne sera plus jamais la même.

Le nouveau film d’Alice Winocour – après le très réussi Proxima – s’inspire des tristement célèbres attentats parisiens du 13 novembre 2015, au Bataclan et sur plusieurs terrasses. Contrairement à Novembre de Cédric Jimenez, avec Jean Dujardin, qui traite du même sujet sous l’angle policier (sortie helvétique en octobre), Revoir Paris est avant tout l’histoire d’une reconstruction qui explore les cicatrices de l’âme, bien plus profondes encore que celles de la chair.

Subtile Virginie Efira

Mettre en scène des événements aussi traumatisants et encore si présents dans les mémoires était une entreprise risquée. C’est pourtant avec un panache certain qu’Alice Winocour dégage tout pathos pour se concentrer sur les émotions vraies. Bien aidée il est vrai par un casting excellent.

«Revoir Paris» ne refuse pas la complexité de la thématique

Virginie Efira, qui ne cesse de surprendre à chaque nouveau rôle, donne vie à son personnage avec subtilité et retenue. Elle incarne avec un naturel et une justesse confondants cette survivante perdue entre des souvenirs parcellaires et des rencontres, pour certaines très difficiles, avec d’autres rescapés. Parmi eux, Benoît Magimel, un financier au fort tempérament qui était aussi ce soir-là au restaurant. Entre les deux, une étrange relation s’installe, ambiguë mais aussi réparatrice.

Loin de tout sensationnalisme, la cinéaste décrit la culpabilité de ceux qui s’en sont sortis, leurs regrets, leurs doutes et les difficultés de retrouver une vie à peu près normale. Revoir Paris ne refuse pas la complexité de la problématique et en explore chaque incertitude. Et quand on apprend que le propre frère d’Alice Winocour a survécu aux attaques on comprend encore mieux l’authenticité qui émane de ce film important.

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