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Moonage Daydream. un vibrant hommage à David Bowie

Spécialiste du documentaire musical, Brett Morgen rend un bel hommage à Bowie


Raphaël Kadishi

Raphaël Kadishi

13 septembre 2022 à 14:40

Moonage Daydream » Le documentaire musical est un genre qui ne cesse de se développer. Ceux consacrés à Amy Winehouse (Amy, 2015) et à Whitney Houston (Whitney, 2018) ont eu les honneurs de sélections cannoises ces dernières années… L’année dernière, les Beatles ont eu droit à leur documentaire signé par le très demandé Peter Jackson (Get Back) et dans un tout autre style, le rappeur français Orelsan a cartonné avec son hagiographie Ne montre jamais ça à personne. On n’est donc pas tellement surpris de voir débarquer sur les écrans un nouveau documentaire musical consacré à David Bowie, mythique star britannique de la chanson décédée en 2016.

Parmi cette avalanche de projets biographiques, il n’est pas toujours aisé de trier le bon grain de l’ivraie. Bon nombre d’entre eux se contentent en effet de suivre la mode. Mais dès les premières minutes de Moonage Daydream, on est rassurés: ce film ne fait pas tâche dans une salle de cinéma. Il faut dire que le réalisateur Brett Morgen n’est pas un novice en la matière, lui qui a déjà croqué avec brio le leader du groupe Nirvana (Kurt Cobain: Montage of Heck, 2015) et les Rolling Stones (Crossfire Hurricane, 2012).

La figure publique

Son long-métrage sur David Bowie ne s’embarrasse pas d’un récit chronologique linéaire ou de passages obligés ennuyeux sur l’enfance ou la vie privée. Non, Brett Morgen rend justice à l’artiste en composant une fresque visuelle et sonore hypnotisante et avant tout sensorielle. Pour ce faire, il utilise toutes les images à sa disposition: archives, captations de concerts, interviews télévisées… C’est bien du David Bowie public dont il s’agit ici. En évitant l’écueil d’une biographie aux accents tabloïdes, le cinéaste sublime le mythe et nous offre une virée déjantée dans son univers artistique protéiforme – Bowie ayant bien évidemment marqué la musique du XXe siècle mais aussi touché à la peinture, à la sculpture ou au cinéma.

Une fresque visuelle et sonore hypnotisante

Alors évidemment, si on est allergique au personnage ou que l’on ne connaît pas du tout la musique de Bowie, on pourrait trouver le temps long, le film durant tout de même deux heures et vingt minutes. On pourrait aussi regretter le caractère très «fan service» de l’entreprise, qui demeure résolument dans la célébration. Mais malgré cela, la forme extatique emporte tout sur son passage et lessive littéralement le spectateur, qui reste la bouche ouverte devant ce spectacle total qui lui en met plein les yeux et les oreilles. 

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