LFF. revisiter son histoire tout en regardant vers l'avenir

Cinéma » Revisiter sa riche histoire tout en arpentant les chemins aventureux des cinématographies de demain, telle est la promesse du Locarno Film Festival. La manifestation, qui fête ses 75 ans, se déroulera du 3 au 13 août prochains. Les organisateurs on levé le voile sur la programmation, mercredi au cinéma Rex de Berne.

«Le Festival présente un programme large, diversifié et inclusif, avec une compétition accueillant de grands noms du cinéma mondial, des autrices et des auteurs plébiscités, mais aussi des révélations absolues. Fidèle à son engagement en faveur de la liberté, Locarno se veut un lieu où l’on peut découvrir et discuter du cinéma sous toutes ses manifestations. Avec un regard toujours tourné vers l’avenir», résume Giona A. Nazzaro, directeur artistique.

Matt Dillon et Jason Blum

Afin de célébrer ses trois quarts de siècle, le Locarno Film Festival consacre plusieurs initiatives à l’exploration de son histoire. Deux ouvrages seront notamment publiés: d’abord un récit historique doublé d’un regard dans les coulisses (Locarno on/Locarno off de Lorenzo Bucella) et ensuite un recueil d’essais critiques signés par une quarantaine d’auteurs internationaux (Critical essays on the Locarno Film Festival). Dans un registre plus cinématographique, onze grands noms du cinéma international et helvétique ont réalisé des courts-métrages qui seront présentés chaque soir sur la Piazza Grande sous le label Postcards from the future. Mais le festival tessinois regarde aussi vers l’avenir en inaugurant deux initiatives «de sensibilisation sur les bonnes pratiques écologiques» à travers le cinéma et ses récits, le Pardo Verde, en collaboration avec le WWF et le Green Film Fund.

De nombreuses personnalités seront honorées cette année. Parmi elles on peut relever l’acteur américain Matt Dillon, qui recevra le Lifetime Achievement Award, le producteur Jason Blum, fondateur de Blumhouse productions, spécialisé dans les films d’horreur (Paranormal Activity, The Purge, le dernier reboot d’Halloween, Happy Death Day, etc.), qui se verra attribuer le Prix du meilleur producteur indépendant. Ou encore la cinéaste Kelly Reichardt, qui recevra le Pardo d’onore.

Le cinéma de demain

Côté longs-métrages, le Locarno Film Festival fera le grand écart entre une programmation grand public sur la Piazza Grande et des choix qui défrichent les territoires cinématographiques de demain dans les différentes compétitions internationales. Sur la Piazza grande, 17 films dont 10 premières mondiales distilleront des émotions fortes aux 8000 spectateurs de ce gigantesque cinéma à ciel ouvert. Le public pourra découvrir Bullet Train, de David Leitsch, avec Brad Pitt, ou Last Dance, de Delphine Lehericey, avec Kacey Mottet-Klein. Sans oublier quelques classiques tels que Compartiment tueurs de Costa-Gavras, qui recevra à Locarno un prix couronnant sa carrière.

La compétition internationale, quant à elle, réunira également 17 films, tous présentés en première mondiale et concourant pour le fameux Léopard d’or. Une sélection d’œuvres mélangeant auteurs établis et découvertes et qui «imagine les nouvelles perspectives cinématographiques». Le réalisateur suisse Valentin Merz présentera le bien nommé De noche los gatos son pardos – la nuit les chats sont des léopards –, tandis que le vétéran russe Alexander Sokurov débarquera avec sa nouvelle réalisation Skazka, conte de fées en russe.

Le festival présentera en outre plusieurs autres compétitions, notamment Cineasti del presente, consacrée aux réalisateurs proposant un premier film. La catégorie Fuori concorso, non compétitive, affichera quant à elle des cinéastes de renom qui explorent «les différentes déclinaisons du récit cinématographique». Enfin, une rétrospective sera consacrée au légendaire Douglas Sirk. L’occasion de revoir des classiques tels qu’Imitation of Life (1959).