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Philippe Clivaz. «Nous avons su rebondir»

Du 16 au 25 juillet, le Festival international de films de Fribourg (FIFF) présentera un riche programme. Mais le chemin a été très mouvementé

Thierry Jobin (à g.), directeur artistique du FIFF, et Philippe Clivaz, directeur opérationnel.

9 juillet 2021 à 15:54

Temps de lecture : 1 min

Festival de films » Le Festival international de films de Fribourg (FIFF) est au seuil de sa 35e édition, qui commencera vendredi 16 juillet. Après une annulation en 2020 et un report au printemps pour les raisons que l’on se lasse de répéter, les organisateurs se réjouissent de pouvoir enfin présenter au public et sur grand écran le fruit de leur travail. Pour y parvenir, le chemin a été pour le moins mouvementé. Le directeur artistique du FIFF Thierry Jobin et le directeur opérationnel Philippe Clivaz nous expliquent comment ils sont néanmoins parvenus à maintenir le cap. Un petit miracle.

A l’aube de cette 35e si spéciale, comment vous sentez-vous?

Thierry Jobin: Que ce soit en mars ou en été, l’angoisse est là. Cela fait trois ans que nous travaillons sur certaines sections. Certains films nous ont demandé plus de deux ans d’effort pour les trouver. Nous avons fait fabriquer des nouvelles copies de films qui n’existaient plus en retrouvant les petits-enfants des cinéastes… J’espère qu’il y aura quelqu’un dans la salle.

Décaler les dates du festival était-il un choix difficile? Au vu des récents assouplissements du dispositif sanitaire cela ne s’annonce pas si mal…

Philippe Clivaz: On en reparlera le 25 juillet quand nous aurons le décompte des entrées (rires). C’était le bon choix dans la mesure où nous n’aurions tout simplement pas pu faire le festival en mars. Et puis c’est un challenge qui nous a permis d’ouvrir sur des séances en open air, ce qui est très intéressant.

TJ: On ne peut pas vraiment dire que c’était une décision difficile. C’était la seule possible. Il était hors de question de partir avec un festival en ligne. Et deux annulations de suite ça aurait commencé à être compliqué financièrement.

Cette édition en ligne n’a jamais été envisagée?

TJ: Ce n’est pas vraiment dans l’ADN du FIFF. Nous allons proposer du online juste après le festival, des prolongations en ligne pour les personnes empêchées de venir en salle. Nous avons dû négocier des droits, faire du géolocalisé suisse… C’est un casse-tête. La moitié de la programmation du FIFF est constituée de films de patrimoine. Nous n’allions pas négocier pour pouvoir passer sur ordinateur Blue Velvet choisi par Etienne Daho. Et comme le dit notre président Mathieu Fleury, nous ne voulions pas ajouter du téléloisir au télétravail (rires).

PC: Nous défendons quand même une certaine idée du cinéma avec du public, si possible, un grand écran et des émotions partagées.

Durant toute cette période troublée, vous êtes-vous sentis soutenus?

PC: Les investisseurs publics sont restés et ont même relativement augmenté leur soutien en nous assurant qu’on pouvait décaler le festival et qu’on pouvait envisager d’avoir un remboursement partiel si on avait du manque à gagner. La Loterie romande a suivi, et côté soutiens privés ça s’est aussi vraiment bien passé. Nous n’avons pas perdu de partenaire et en avons même gagné un ou deux.

TJ: Mais il n’aurait pas fallu que ça dure. Certains sponsors ont quand même conditionné leur participation cette année au fait que cela se déroule.

PC: Mais en même temps en 2020 nous sommes tout de suite arrivés avec l’édition 34 ½. On décide de renoncer le jour où on reçoit le catalogue… Nous avons su rebondir avec une attitude entrepreneuriale.

La pandémie a-t-elle eu un impact sur la santé financière du FIFF?

PC: Il n’y a pas d’impact pour le moment dans la mesure où on sait que les soutiens cantonaux et fédéraux sont là si ça ne se passe pas très bien cette année. L’impact se verra probablement plus dans le futur. Parce qu’on n’a pas encore toutes les traces des dégâts faits à l’économie. Pour le moment ça va. On a survécu, mais les deux prochaines années vont être cruciales.

Malgré ces nouvelles dates estivales et le contexte sanitaire, vous êtes-vous fixé des objectifs d’entrées? Vous renoncez notamment au certificat Covid…

PC: Nous avons choisi de ne pas utiliser le certificat Covid à une exception près, la masterclass d’Etienne Daho, et de partir sur un taux de remplissage des salles de 66% parce que cela correspond à ce que l’on vise en matière d’entrées. L’ambition est d’être à peu près dans les mêmes eaux que les années précédentes. Ce serait un peu fou de viser la croissance bien qu’il y ait l’open air en plus cet été et qu’on ait accueilli 3000 participants de plus aux projections scolaires en mars. Le défi est de montrer qu’on est capables de trouver des nouveaux publics.

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