La Lanterne magique fête ses 30 ans

Cinéma » «Incroyable mais vrai: la grande salle du cinéma Apollo, 500 places, était archicomble jeudi après-midi, pour la première projection organisée par le club de cinéma pour enfants de la Lanterne magique. Et encore, 200 enfants sont restés sur le trottoir», écrivait le quotidien neuchâtelois L’Express le 1er octobre 1992. Trente ans plus tard, le succès du club de cinéma des 6-12 ans ne faiblit pas. L’association de la Lanterne magique fêtera cet automne sa trentième saison avec des projections gratuites dans toute la Suisse (lire ci-dessous).

Que ce soit dans les petites salles indépendantes ou dans les multiplexes, le club a su se faire une place dans le cœur de milliers de cinéphiles en herbes qui reçoivent tous, une dizaine de jours avant la projection, un petit livre illustré leur fournissant des informations et des pistes de réflexion sur le film qu’ils découvriront dans une salle obscure, comme des grands, sans leurs parents. Une offre complémentaire, la Petite lanterne, destinée aux 4-6 ans a même été créé en 2016. Car il n’y a pas d’âge pour commencer à se forger une culture cinématographique. Rencontre avec Vincent Adatte, scénariste et journaliste de cinéma, membre fondateur de la Lanterne magique. Un activiste du septième art pour qui l’éducation à l’image est plus que jamais nécessaire dans notre société saturée de vidéos, de films ou de séries.

Quelle était l’intention à la création de ce club de cinéma?

Vincent Adatte: Nous sommes en septembre 1992, à Neuchâtel. La Lanterne magique naît autour de quatre amis passionnés de cinéma: L’illustrateur Yves Nussbaum dit Noyau, Frédéric Maire, aujourd’hui directeur de la cinémathèque suisse, Francine Pickel qui a été durant 30 ans directrice des finances et moi-même, plutôt à la direction artistique. Tout est parti d’un constat: En Suisse il n’y avait aucun dispositif digne de ce nom lié à l’éducation à l’image.

Eduquer, mais en s’amusant…

On n’est pas à l’école. L’idée est de s’amuser, de s’émerveiller, de ressentir des émotions. Le cinéma est un essai à blanc des grandes émotions de la vie. On en ressort fortifiés. Et puis si au passage les enfants apprennent quelques fondamentaux sur l’histoire du cinéma, c’est très bien aussi.