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Sortie cinéma. «Elvis», orgie son et lumière

Baz Luhrmann propose un biopic d’Elvis Presley, spectacle foutraque mais grandiose


21 juin 2022 à 14:44

Elvis » La subtilité n’est pas la qualité principale de Baz Luhrmann. Le réalisateur australien l’a maintes fois prouvé dans ses films, tous plus incandescents et outranciers les uns que les autres (Roméo + Juliette, Moulin Rouge). D’une certaine façon, il était logique que ce soit lui qui s’attaque au très attendu biopic d’Elvis Presley, tant la vie du King est elle-même un TGV lancé à 300 km/h sur les montagne russes du succès et de la célébrité.

Simplement intitulé Elvis, ce long-métrage narre chronologiquement la vie du chanteur, de son enfance pauvre à Tupelo, dans le Mississippi, à ses dernières années passées dans l’opulence des hôtels de Las Vegas, en passant par son ascension dans le monde du rock’n’roll et du cinéma, cornaqué par son sulfureux imprésario, le «colonel» Thomas Andrew Parker, l’homme qui a flairé le bon coup et offert Elvis au monde entier.

Transformation réussie

L’annonce du choix d’Austin Butler pour interpréter Elvis Presley avait soulevé des doutes… Mais le trentenaire – vu récemment chez Jim Jarmusch et Quentin Tarantino – a fait ce qu’il fallait pour entrer dans la peau de la rock star. Une préparation de deux ans qui se remarque instantanément à l’écran. Austin Butler est le King! Il s’approprie le personnage, sa gestuelle, sa posture mais également ses qualités vocales pour un résultat bluffant. Une transformation hors normes comme Hollywood seul sait le faire.

Austin Butler est le King! Une transformation hors normes comme Hollywood seul sait le faire.

S’appuyant sur cette ossature solide portant le film sur ses épaules, le reste du casting convainc également, notamment Tom Hanks, méconnaissable, dans le rôle de l’agent de Presley, un homme au passé nébuleux qui a souvent été accusé de profiter du chanteur, d’accaparer sa fortune et de le bourrer de drogues pour mieux pouvoir l’exploiter.

Réalisation empressée

Cette relation toxique entre Elvis et le colonel Parker est au centre du récit. Figure paternelle bienveillante mais aussi marionnettiste calculateur, Parker hante de sa présence trouble la vie du chanteur. Une profondeur dramatique bien exploitée et surtout plus aboutie que les tentatives d’inscrire la vie d’Elvis dans le grand ordonnancement de l’histoire de la seconde moitié du XXe siècle, souvent expédiées par le réalisateur empressé.

Baz Luhrmann, justement, veut tout montrer, tout dire… Tout à la fois. C’est là que son film échoue. Elvis, ce sont deux heures et quarante minutes de délire visuel et sonore non-stop. Oscillant entre la comédie musicale, la reconstitution historique, la quasi-parodie, les surimpressions envahissantes ou le drame existentiel, le film perd les pédales. Il est dès lors difficile de s’émouvoir devant ce spectacle qui reste, cependant, un divertissement tourbillonnant qui s’apprécie comme un blockbuster délirant.

Elvis

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