Chez Ramuz, ou l’éloquence retrouvée de La Muette

On peut, reclus derrière une fenêtre grillagée, écrire l’amour du monde et la beauté sur la Terre. Car c’est à ce bureau que Ramuz composait sur papier hollande son verbe d’images, avec vue sur le cognassier et puis le lac et puis les montagnes. On s’y installe pour feuilleter une version numérique de Derborence, roman né sur cette table désormais nettoyée de ses 17 années de vernis nicotiné. C’était un mausolée, c’est désormais un musée.

Dernier chapitre d’une épopée patrimoniale émaillée de polémiques, d’une pétition, d’oppositions, enfin de la démission en juin dernier de Delphine Rivier, directrice des Musées de Pully. «C’est l’aboutissement d’un long processus, puis d’un chantier de transformation assez compliqué», a reconnu avec une retenue toute vaudoise Gil Reichen, syndic de la ville, lors de la présentation jeudi de ces «espaces littéraires» déployés à partir de La Muette.