A Lausanne, le MCBA célèbre le génie du dessinateur Steinlen, mort il y a tout juste 100 ans

Plateforme 10 célèbre les 100 ans de la mort de Steinlen (1859-1923), génial dessinateur, graveur et sculpteur qui a fait carrière à Paris

En grand, Footit (1920), un chat de fusain, sanguine et crayon de couleur. © MCBA/Donation Paul et Tina Stohler

13 octobre 2023 à 20:25

Lausanne » Ses parents l’imaginaient pasteur. Mais Théophile Alexandre Steinlen, né en 1859 à Lausanne, ne lâchera rien et deviendra, selon son rêve, l’un des plus grands dessinateurs de son époque, complété d’un excellent graveur et d’un sculpteur du même tonneau – quand bien même ses pièces tridimensionnelles s’avèrent bien moins nombreuses que sa prolifique production de dessins.

Steinlen est un génie des scènes nocturnes

«Son grand regret est de ne pas avoir pu faire l’Ecole des beaux-arts, faute de moyens financiers lorsqu’il est arrivé à Paris puis, par la suite, faute de temps», éclaire Catherine Lepdor, conservatrice en chef au Musée cantonal des beaux-arts (MCBA) à Lausanne et commissaire de Steinlen. Coups de griffe et patte de velours, à voir à Plateforme 10 jusqu’au 18 février.

Cet autodidacte absolument brillant (le MCBA lui achète deux toiles en 1903 déjà!) se voulait peintre, lui qui admirait notamment Edgar Degas et Edouard Manet et qui s’est inspiré d’eux lors de ses incursions dans la peinture. Mais c’est bien dans le dessin que Steinlen se fait un nom. Il a 22 ans lorsqu’il débarque à Montmartre, le quartier des artistes désargentés, et ses histoires sans paroles, qu’il publie dans Le Chat Noir, la revue du cabaret artistique du même nom, rencontrent rapidement le succès. Articulés en 12 ou 16 vignettes, ces dessins évoquent la bande dessinée et fonctionnent sans un mot. «Avec toujours le même mode narratif du tel est pris qui croyait prendre», savoure la commissaire, grande connaisseuse de l’œuvre de Steinlen, dont le MCBA possède 1000 pièces.